Performance pronostique de la CRP dans la prédiction de la sévérité de l’exacerbation de BPCO - 12/01/25

L’exacerbation aiguë représente un tournant évolutif dans l’histoire de la BPCO. La CRP, un marqueur clé de l’inflammation, joue un rôle important dans l’évaluation de la sévérité de ces exacerbations. Le but de cette étude est d’évaluer la performance pronostique de la CRP dans la prédiction de la sévérité de l’exacerbation de BPCO.

Il s’agissait d’une étude prospective réalisée au service de pneumologie de l’hôpital Charles Nicolle à Tunis, portant sur des patients atteints de BPCO confirmée et stabilisée. Ces patients ont été suivis pendant 12 mois, durant lesquels chacun a présenté au moins une exacerbation, pour laquelle un prélèvement de CRP a été effectué. L’exacerbation sévère était définie par la nécessité d’une hospitalisation. Nous avons généré une courbe ROC pour la CRP, mesuré l’aire sous la courbe (ASC) et identifié le seuil optimal pour prédire la sévérité des exacerbations.

Un total de 177 patients a été inclus. L’âge moyen était de 64±12 ans. Une prédominance masculine a été notée (89 %). La plupart de nos patients étaient tabagiques (95,5 %). Des comorbidités ont été retrouvées chez 68 % de nos patients. Le nombre moyen d’exacerbation était de 2,2±1/patient/an. L’exacerbation était sévère dans 35 % des cas. La moyenne du taux de la CRP était significativement plus élevée chez les patients présentant une exacerbation sévère (100mg/L vs 42mg/L ; p<0,0001). L’ASC de la CRP était de 0,72 ([0,63–0,84] ; IC 95 %, p=0,05). Le cutoff optimal était de 55mg/L avec une sensibilité de 62 % et une spécificité de 100 % (Figure 1).

À un seuil de 55mg/L, la CRP est efficace pour identifier les exacerbations sévères de BPCO, avec une spécificité parfaite. Cependant, sa sensibilité modérée ne lui permet pas de détecter toutes les exacerbations graves, ce qui nécessite l’utilisation d’autres outils pour une évaluation complète.