L’intérêt des IgE dirigées contre les antigènes recombinants d’Aspergillus fumigatus dans le diagnostic de l’ABPA chez les patients atteints de BPCO, une étude prospective monocentrique - 12/01/25
, J. Martinet 2, R. Lukaszewicz 3, A. Cuvelier 1, M. Salaün 1, G. Mahay 1Résumé |
Introduction |
L’aspergillose broncho-pulmonaire allergique (ABPA) est une maladie inflammatoire causée par une réaction immunologique complexe dirigée contre Aspergillus fumigatus dans les voies respiratoires. Elle concerne les patients souffrant de diverses pathologies respiratoires telles que l’asthme ou la mucoviscidose. Plus récemment, la BPCO a également été reconnue comme une condition prédisposante. Le diagnostic de l’ABPA peut être difficile, c’est pourquoi les IgE dirigées contre les antigènes recombinants d’A. fumigatus (IgE rAsp f1, f2, f3, f4 et f6) ont été étudiées. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’utilité des IgE dirigées contre les antigènes recombinants d’A. fumigatus dans le diagnostic de l’ABPA chez les patients atteints de BPCO.
Méthodes |
ICARe (IgE - BPCO - Aspergillus - Recombinant) était une étude prospective, non interventionnelle, monocentrique réalisée au CHU de Rouen. Les patients atteints de BPCO avec un diagnostic suspect d’ABPA ont été inclus. Les patients ont été classés en trois groupes : « ABPA », « sensibilisés, non ABPA » ou « non sensibilisés, non ABPA » selon les critères d’Agarwal de 2016. Le critère de jugement principal était de comparer la positivité de chaque IgE rAsp entre le groupe « ABPA » et « sensibilisés, non ABPA ». Les critères de jugement secondaires étaient les valeurs de chaque IgE rAsp et la comparaison de ces valeurs entre ces deux groupes. La meilleure sensibilité et la meilleure spécificité pour le diagnostic de l’ABPA ont également été évaluées.
Résultats |
Au total, 65 patients ont été inclus sur les 150 attendus entre janvier 2022 et avril 2024 : 53 patients dans le groupe « non sensibilisés, non ABPA », 6 patients dans le groupe « sensibilisés, non ABPA » et 6 patients dans le groupe « ABPA ». Au seuil de 0,1 kU/L, les IgE rAsp f4 étaient positives dans la moitié des cas dans le groupe « ABPA » et absentes dans le groupe « sensibilisés, non ABPA » (p 0,1818). Aucun résultat significatif n’a été obtenu concernant les valeurs des IgE rAsp. Les IgE rAsp f2 ont la meilleure sensibilité au seuil de 0,1 kU/L (83,3 %, IC 95 % [43,6–99,1]), tandis que les IgE rAsp f4 ont la meilleure spécificité quel que soit le seuil (100 %, IC 95 % [61–100]). L’analyse de la courbe ROC met en évidence l’utilité clinique potentielle des IgE rAsp f4 avec une aire sous la courbe de 0,750.
Conclusion |
Notre étude ne fournit pas de résultats significatifs concernant l’utilité des IgE rAsp dans le diagnostic de l’ABPA chez les patients BPCO. Cependant, il semble y avoir un intérêt pour les IgE rAsp f4 pour le diagnostic de l’ABPA chez les patients atteints de BPCO. Une étude multicentrique de plus grande ampleur serait nécessaire pour étayer cette hypothèse.
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Vol 17 - N° 1
P. 233 - janvier 2025 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?


