Effet de l’hypnose orientée vers la dyspnée comme complément à la réhabilitation respiratoire sur la dimension affective de la dyspnée : un essai contrôlé randomisé - 12/01/25
, V. Molinier, E. Moine, F. Alexandre, N. HéraudRésumé |
Introduction |
La réadaptation respiratoire (RR) est peu efficace pour augmenter durablement l’activité physique (AP) chez les patients atteints de BPCO. L’anxiété liée à la dyspnée, une composante de la dimension affective (DA) de la dyspnée, est un facteur limitant majeur de l’AP. Compte tenu des effets prouvés de l’hypnose sur l’anxiété et du fait qu’elle induise des effets à long terme, l’hypnothérapie pourrait être une option thérapeutique pertinente en complément de la RR, pour aider les patients à surmonter leurs barrières personnelles à l’AP, après un séjour de RR. Notre objectif était donc d’évaluer l’effet d’une intervention par hypnose, principalement basée sur l’anxiété liée à la dyspnée et la gestion des émotions, sur l’évolution de la DA et des niveaux d’AP, 6 mois après la RR.
Méthodes |
Cent cinq patients atteints de BPCO inscrits dans un programme de RR, en hospitalisation complète, ont été inclus et randomisés en 2 groupes : groupe hypnose (HYPN) (5 séances individuelles d’hypnose et d’auto-hypnose principalement orientées sur la gestion de l’anxiété liée à la dyspnée+RR ; n=52) vs groupe contrôle (CONT) (RR uniquement ; n=53). Le critère principal était le score DA sur l’échelle MDP, 6 mois après la RR.
Résultats |
À 6 mois, les scores de DA de la dyspnée se dégradent, augmentant dans les deux groupes: HYPN (36,58±13,53 vs 14,82±11,94 en fin de RR ; p<0,05) et CONT (47,08±17,61 vs 31,66±14,83 en fin de RR ; p<0,05). Cependant, on relève une différence significative entre HYPN et CONT (36,58±13,53 vs 47,08±17,61 respectivement ; p<0,05) concernant cette augmentation de la DA de la dyspnée, moins importante à 6 mois, dans le groupe HYPN. Concernant l’évolution de l’AP à 6 mois, nous observons une différence significative entre HYPN et CONT sur le temps de marche par semaine (563,23 min±391,07 vs 297,44 min±266,42, respectivement, p<0,05). De plus, une association négative significative est observée entre l’évolution de la DA et l’évolution du temps de marche entre la fin de la RR et 6 mois après la RR (r=−0,24 ; p<0,05).
Conclusion |
Nos résultats montrent que l’hypnose, utilisée en complément de la RR et basée principalement sur l’anxiété liée à la dyspnée et la gestion des émotions, permet de maintenir partiellement les bénéfices de la RR sur la DA à 6 mois. De plus, les patients atteints de BPCO ayant participé aux séances d’hypnose marchent en moyenne plus que les autres patients, à 6 mois de leur sortie de RR. Ces résultats font de la DA de la dyspnée, une nouvelle cible d’intervention possible pour agir sur les barrières à l’AP chez les patients atteints de BPCO, et de l’hypnose une intervention pertinente à développer en RR.
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Vol 17 - N° 1
P. 233-234 - janvier 2025 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?


