Cancer bronchopulmonaire chez le jeune et le sujet âgé : étude comparative - 12/01/25

Le cancer bronchopulmonaire (CBP) représente l’une des principales causes de mortalité par cancer dans le monde. Cependant, les caractéristiques cliniques, les facteurs de risque, la réponse au traitement et le pronostic diffèrent significativement entre les jeunes et les âgés.

Étude rétrospective incluant 206 patients atteints de CBP confirmé, pris en charge entre 2017 et 2021 au service de Pneumologie Ibn Nafis de l’hôpital Abderrahmane Mami. Les patients ont été divisés en deux groupes : Groupe 1 : patients âgés de moins de 45 ans (n=56). Groupe 2 : patients âgés de plus de 65 ans (n=150).

Pour les deux groupes, il y a une nette prédominance masculine (80 % contre 94,6 % ; p=0,002). Pour le G1, la moyenne d’âge était de 41 ans, tandis qu’elle était de 70 ans pour le G2. La consommation tabagique moyenne était significativement plus importante dans le G2 : 60,4PA vs 30,23PA pour le G1 (p<0,001). Les comorbidités respiratoires, cardiovasculaires et métaboliques étaient significativement plus fréquentes chez le G2. Le diagnostic positif reposait sur la biopsie bronchique pour les deux groupes, en second lieu par la biopsie Trans-pariétale. Le type histologique était dominé par l’adénocarcinome dans le G1 avec (69,6 %) et par le carcinome épidermoïde (42 %) pour le G2. Le groupe des jeunes a présenté plus de CBNPC au stade IV que le groupe des âgés (74 % vs 44,4 % ; p < 0,001). Le délai thérapeutique était comparable entre les deux groupes (22jours vs 33jours ; p=0,06). La chirurgie curative était réalisée d’une manière comparable entre les deux groupes. Pour le CBNPC métastasique, la CT a été indiqué d’une manière comparable entre les deux groupes (92 % vs 93 % ; p=0,7). La chimiothérapie palliative était associée à la radiothérapie palliative dans 18 cas (48,6 % des CBNPC stade IV) pour le G1 vs 15 cas (26,7 %) avec une différence significative (p=0,03). Une CT palliative était plus fréquemment indiquée chez le groupe des jeunes (70 % vs 46 % ; p=0,001) de même pour la radiothérapie palliative (39 % vs 20 % ; p=0,007). Pour les soins palliatifs, la prescription d’antalgiques était plus fréquente dans le groupe des âgés (21,4 % vs 60 % ; p=0,002). Les recours aux opioïdes forts (palier III) était plus fréquent pour les âgés (5,3 % vs 37,3 % ; p=0,01). La survie globale médiane, tous stades confondus, était comparable entre les deux groupes (6 mois vs 9 mois ; p=0,1).

Cette étude révèle des différences significatives entre les patients jeunes (G1) et âgés (G2) atteints de CBP. Le stade IV de la maladie était plus fréquent chez les jeunes, lié à une négligence des symptômes.