Prévalence des symptômes et des cas suspects du syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil chez les routiers professionnels nationaux à Madagascar - 12/01/25
, C. Henintsoanirina 1, A.H. Ranivoson 2, N.L.E. Rafitoharson 3, F.P.P. Andriamahenina 4, Z.A. Razafindrasoa 3, J.L.A.W. Rakotondranaivo 4, M.J. Andrianambinina 1, K. Ravahatra 4, M. Tiaray Harison 3, J.L. Rakotoson 3, R.N. Raharimanana 4Résumé |
Introduction |
À Madagascar, il est généralement admis qu’un grand nombre d’accidents de la voie publique dont la majorité implique des transports en commun routiers nationaux ou « taxi-brousses », se produit fréquemment sur les routes nationales. Le service des polices diverses a recensé respectivement 1099, 864, 874 et 1000 cas d’accidents de la route de 2019 à 2022. Cette incidence élevée des accidents de la route pourrait être en rapport avec une importante prévalence de la somnolence diurne et du syndrome d’apnées du sommeil chez les chauffeurs nationaux. L’objectif de cette étude était de décrire la fréquence des signes cliniques et des cas suspects de SAHOS chez les routiers professionnels nationaux.
Méthodes |
Il s’agissait d’une étude transversale sous forme d’enquête effectuée de juillet en septembre 2023 chez les transporteurs employés au sein des sociétés de transport à Antananarivo, sélectionnés de manière aléatoire. La population était les professionnels effectuant un trajet d’Antananarivo vers un chef-lieu de province. Les participants ont été soumis à des mesures anthropométriques et à des questionnaires, notamment le score STOP-BANG et l’échelle d’Epworth.
Résultats |
Soixante et un routiers nationaux ont participé à l’enquête. L’âge moyen des participants était de 44,63±9,97 ans (âge minimum 22 ans ; âge maximum 60 ans). Parmi la population d’étude, 33 (54,1 %) avaient un IMC supérieur à 25kg/m2dont 10 (16,4 %) étaient en surpoids et 23 (37,7 %) étaient obèses. 42 (68,8 %) routiers consommaient de l’alcool, 26 (42,6 %) fumaient du tabac, et 3 (4,92 %) utilisaient des drogues. En termes de signes cliniques, 26 (42,6 %) des participants souffraient de somnolence diurne excessive conformément à l’échelle d’Epworth, 38 (62,3 %) ont rapporté une somnolence au volant. Le ronflement était présent chez 30 (49,2 %) des routiers, et 31 (50,8 %) ont signalé une fatigue diurne. D’autres signes cliniques notables incluent une baisse de la libido chez 24 (39,3 %) individus, des céphalées matinales rapportés par 14 (23 %) sujets et la nycturie pour 11 (18 %) routiers. Selon le score STOP-BANG, un risque élevé de syndrome d’apnées-hypopnées du sommeil était détecté chez 3 (5 %) patients et 26 (43 %) présentait un risque modéré. Après régression linéaire, il existait une corrélation positive entre l’âge et le score STOP-BANG (r=0,5 ; valeur de p<< 0,05), entre l’IMC et le score de STOP-BANG (r=0,48 ; valeur de p<<0,05) et entre le score STOP-BANG et l’ancienneté dans le métier (r=0,37 ; valeur de p<<0,05).
Conclusion |
La prévalence de risque du syndrome d’apnées du sommeil chez les professionnels routiers est élevée constituant un haut risque d’accidents de circulation. La mesure objective par la polygraphie ventilatoire permettra un dépistage du SAHOS et ainsi faire bénéficier les concernés des traitements adaptés.
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Vol 17 - N° 1
P. 311 - janvier 2025 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?


