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COMISA : prévalence, caractéristiques épidémiologiques et implications thérapeutiques - 12/01/25

Doi : 10.1016/j.rmra.2024.11.646 
H. Abid , K. Hemissi, H. Dhifallah, R. Bellara, N. Gader, N. Abid, M. Loukil, H. Ghrairi
 Service de pneumologie, CHU Mohamed Taher Maamouri, Nabeul, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’association de deux troubles du sommeil, l’insomnie chronique comorbide et le syndrome d’apnée de sommeil (SAS), est appelée COMISA, de l’anglais comorbid insomnia and sleep apnea. Quand ces troubles surviennent simultanément, les conséquences néfastes s’accumulent, majorant ainsi le risque cardiovasculaire des patients ce qui pose un véritable défi pour le clinicien dans la prise en charge.

Objectif

Étudier la prévalence de l’association SAS-Insomnie (COMISA), décrire leurs caractéristiques épidémiologiques et déterminer les implications thérapeutiques de cette association.

Méthodes

Il s’agit d’une étude transversale menée au service de pneumologie de l’Hôpital Mohamed Taher Maamouri. Les données ont été recueillies à partir des dossiers médicaux et lors d’entretiens téléphoniques en utilisant un score validé pour l’évaluation de l’insomnie : Insomnia severity index (ISI).

Résultats

Notre étude a inclus 350 patients suivis pour SAS. L’âge moyen était de 56 ans [18–88] avec une prédominance féminine (67 %). Vingt-neuf pour cent de la population étaient tabagiques. En se référant au score ISI, une insomnie légère était notée chez 56 % des patients et 15,7 % avaient une insomnie modérée. Une insomnie sévère était retrouvée chez seulement 0,2 % des patients. La prévalence de la COMISA était donc de 73 %. Les comorbidités les plus fréquemment retrouvées au sein de la population étaient l’HTA (56 %), diabète (32 %), la dyslipidémie (26 %), La BPCO (8 %) et l’insuffisance coronaire (2 %). Soixante-quatorze pour cent des Comisa étaient âgés de moins de soixante-cinq ans. Un SAS sévère était retrouvé chez 45 % de la population et 74 % des SAS sévère avaient une insomnie comorbide associée. En termes de risque cardiovasculaire, 34 % des patients avaient un risque cardiovasculaire élevé à très élevé, dont 74 % avaient un COMISA. Le syndrome métabolique était corrélé à la présence du COMISA (72,6 vs 27,4 %). Par ailleurs, le groupe COMISA présentaient des symptômes plus sévères comparé au groupe SAS isolé avec plus de céphalées matinales (49 contre 18 %), une somnolence diurne plus marquée (57 vs 20 %). On trouve que 20 % des patients ont initialement refusé la PPC. Les COMISA représentaient 75 % de ces refus. Cependant, une meilleure observance à 3 mois était notée chez le groupe COMISA appareillé avec (79,6 contre 20,4 % des patients ayant un SAS isolé). Des accidents de la voie public sont survenus chez 2,8 % des patients dont 70 % souffraient de COMISA. Un retentissement important sur la qualité de vie des patients a été retrouvé chez les patients souffrants de COMISA avec des troubles de la mémoire (28 contre 12,5 % des SAS isolés) et des troubles de l’humeur plus fréquents (20 contre 9 %).

Conclusion

Notre étude a permis de démonter l’effet synergique de l’insomnie comorbide associée au SAS. Dans notre étude, l’association de l’insomnie au SAS (COMISA) semble majorer le risque cardiovasculaire et risque d’aggraver les symptômes liés au SAS nécessitant ainsi une prise en charge personnalisée afin de prévenir les conséquences qui peuvent en découler.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2024  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 17 - N° 1

P. 314 - janvier 2025 Retour au numéro
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