La femme nord-africaine et les troubles du sommeil : expérience de la Tunisie - 12/01/25
, R. Gargouri, N. Kallel, R. Khemakhem, M. Ayadi, L. Gleilguem Kherchi, C. Ayadi, S. Msaad, N. Moussa, S. KammounRésumé |
Introduction |
Le sommeil est crucial pour le bien-être humain. Les femmes sont réputées être plus vulnérables aux troubles du sommeil et sont plus susceptibles de souffrir de leurs conséquences.
Objectifs |
Détecter les facteurs prédictifs de mauvaise qualité de sommeil chez la femme tunisienne.
Méthodes |
Une étude transversale comparative et analytique a été menée par l’équipe du département de sommeil et de ventilation, au service de pneumologie du CHU Hedi Chaker de Sfax Tunisie. La collecte des données a été réalisée d’octobre 2022 à avril 2023. Une enquête électronique en ligne, a été menée pour la collecte des données. L’indice de qualité du sommeil de Pittsburgh (PSQI), l’indice d’Organisation mondiale de la santé (WHO-5), l’échelle de somnolence d’Epworth (ESS) étaient utilisés et l’insomnie a été dépistée avec une version arabe validée d’ISI. Deux groupes ont été individualisés : G1 : citoyens de sexe féminins (n=1181, 57,5 %) ; G2 : citoyens de sexe masculins (n=864, 42,5 %).
Résultats |
On a inclus un total de 2045. Le G1 était plus jeune que le G2 avec un âge moyen (34 vs 38 ans) p<0,001. L’IMC moyen dans G1 était de 25,17±4,22 vs 26,07±3,79 dans G2 avec p=0,0003. Près de 88 % de G1 possédaient un diplôme universitaire (n=1041) et à l’alentour 90 % (n=1045) étaient employées de catégories de cols blancs (p<0,001). Pour les comorbidités, le G1 avaient plus de sinusite chronique, de maladies auto-immunes, et d’hypothyroïdie (p<0,001, p<0,001, p=0,015 respectivement). Le G2 étaient plus consommateurs de tabac et de l’alcool (p<0,001) avec une corrélation forte (0,489) et positive. Cependant le G1 consommaient plus de stimulants (p<0,001) avec un usage chronique d’analgésiques, d’hypnotiques ou de sédatifs plus marquée (p<0,001). Pour habitude de vie, le dîner copieux était un repas préféré chez le G2 (p<0,001) tandis que le G1 passaient plus de temps sur internet avant l’heure de coucher (p<0,001). Le G1 étaient plus susceptibles d’avoir une dépression (p<0,001), et d’éprouver un mal être (p<0,001). De plus, le score de bien être (WHO 5) était pathologique surtout chez le G2 (66,3 %) avec (p<0,001). Concernant les caractéristiques horaires du sommeil, il n’y a pas de différence entre les 2 groupes. La somnolence diurne excessive (SDE) et l’insomnie étaient plus fréquent chez le G1 avec respectivement (p<0,001) et (p=0,00016). Les facteurs associés à une mauvaise qualité de sommeil étaient : l’activité professionnelle (p=0,04 ; OR=0,604), le temps passé sur internet (p=0,001 ; OR=1,08), les analgésiques (p=0,014 ; OR=0,71), les hypnotiques (p=0,002 ; OR=0,48), les sédatifs (0,024 ; OR=0,63), les sinusites (p=0,006 ; OR=0,55), les maladies psychiatriques (p=0,011 ; OR=0,36), SDE (p<0,001 ; OR=2,105), l’insomnie (p=0,047 ; OR=9,214).
Conclusion |
La prévalence de la mauvaise qualité du sommeil observée chez les femmes tunisienne est en hausse. Cela s’explique par des conditions spécifiques à certaines habitudes de vie telles que l’utilisation fréquente d’internet, la consommation des analgésiques et des hypnotiques. De telles femmes doivent subir une optimisation de la gestion de leur sommeil.
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Vol 17 - N° 1
P. 317 - janvier 2025 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?


