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Mise en place du forfait télésurveillance de la VNI : premières expériences - 12/01/25

Doi : 10.1016/j.rmra.2024.11.143 
J.M. Arnal , P.Y. Arnaud, E. Courtières, M. Roucou, P. Balzeau, P. Desteffani, A. Garnero
 Service de réanimation et unité de ventilation à domicile, hôpital Sainte-Musse, Toulon, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le financement des actes de télésurveillance pour la ventilation non invasive (VNI) dans le cadre du droit commun a été acté par le décret publié en juillet 2023, et les plateformes de télésurveillance sont opérationnelles depuis début 2024 [1]. Ce financement prévoit une analyse bi-hebdomadaire des données transmises automatiquement concernant les principaux paramètres ventilatoires tel que l’utilisation, les fuites, l’index d’apnées et d’hypopnées (IAH), et la fréquence respiratoire (FR). L’équipe de télésurveillance est sous la responsabilité d’un médecin, secondé par des paramédicaux ou des prestataires. Cette étude monocentrique prospective observationnelle a pour objectif d’analyser le type d’alertes générées, leur pertinence clinique ainsi que le temps consacré par l’équipe de télésurveillance à leur gestion.

Méthodes

Le centre hospitalier de Toulon a mis en place une équipe de télésurveillance de la VNI composée de deux médecins et cinq infirmiers spécialisés en VNI à domicile. Les patients atteints d’insuffisance respiratoire chronique traités avec un ventilateur de type Lumis (Resmed) et suivis par l’unité de ventilation à domicile ont été inclus dans le dispositif de télésurveillance en complément des visites régulières dans le cadre de cette étude. La télésurveillance est effectuée via la plateforme Bora connect® (Biosency) chaque lundi et jeudi par un infirmier sous la responsabilité d’un médecin. Les seuils d’alertes sont initialement paramétrés de manière standardisée puis ajustés en cas d’alertes répétées jugées non pertinentes. À chaque vacation de télésurveillance, le temps passé par l’équipe est mesuré, ainsi que le nombre et le type d’alertes. Chaque alerte est classée par l’infirmier selon un protocole préétabli comme non pertinente (ne nécessitant pas d’intervention), douteuse (à recontrôler à la prochaine vacation) ou cliniquement pertinente (nécessitant un diagnostic et une intervention). Les résultats sont présentés en moyenne±SD ou médiane [25–75 percentile] selon la distribution des données.

Résultats

L’étude a porté sur les premiers quarante patients télésurveillés (BPCO : 33 %, overlap syndrome : 30 %, syndrome obésité hypoventilation : 25 %, pathologies neuromusculaire et syndrome restrictifs : 12 %) pendant les premiers 2,5 mois soit 21 vacations de télésurveillance. En moyenne, 51±16 % des patients avaient une alerte à chaque vacation ce qui correspond à un total de 395 alertes générées. Ces alertes ont été jugées comme non pertinentes dans 54±21 % des cas, douteuses dans 17±16 % des cas et cliniquement pertinentes dans 29±20 % des cas (Fig. 1). Les alertes pertinentes les plus fréquentes sont les alertes d’utilisation en valeur absolue (24 %), de variation d’utilisation (19 %), de fuites aux 95e percentiles (15 %) et de fuites médianes (15 %). Les alertes de non-transmission, d’IAH, ou de FR sont plus rares (Fig. 1). Les infirmiers ont passé 93 [60–120] minutes à gérer les alertes par vacation, répartis en 30 [23–55] min pour les alertes non pertinentes, 12 [0–32] min pour les alertes douteuses, et 26 [10–55] min pour les alertes pertinentes. Un avis médical a été sollicité pour 1 [0–2] patient par vacation.

Conclusion

Les premières expériences de la télésurveillance de la VNI en droit commun montrent que la charge de travail pour l’équipe de télésurveillance est acceptable et qu’elle peut être diminuée en individualisant le réglage des alertes afin de réduire le nombre important d’alertes non pertinentes. Les infirmiers sont globalement autonomes dans la gestion des alertes avec très peu de sollicitation médicale.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2024  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 17 - N° 1

P. 70-71 - janvier 2025 Retour au numéro
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