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Évaluation des profils de sensibilisation allergique dans une population de patients adultes atteints d’asthme sévère - 12/01/25

Doi : 10.1016/j.rmra.2024.11.178 
M. Gueçamburu 1, , B. Djidonou 2, C. Thibaut de Ménonville 3, L. Barakat 4, F. Laborier 4, M. Le Brun 4, C. Dupin 4, C. Neukirch 4, C. Taillé 4
1 Service des maladies respiratoires et des épreuves fonctionnelles respiratoires, CHU de Bordeaux, 33604 Pessac, France 
2 Service de pneumologie, Centre Hospitalier Sud Francilien, 91100 Corbeil-Essonnes, France 
3 Service de pneumologie, Hôpital Paris Saint Joseph, 75014 Paris, France 
4 Service de pneumologie, Centre de référence des maladies pulmonaires rares, Hôpital Bichat, AP–HP Nord-Université Paris-Cité, 75018 Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La relation entre sensibilisation allergique et asthme a été décrite par de nombreuses études chez l’enfant. Cependant, l’impact de la sensibilisation sur la sévérité de l’asthme chez l’adulte reste débattu. L’objectif de cette étude était de décrire les profils de sensibilisation et les comorbidités allergiques dans une population de patients adultes atteints d’asthme sévère, et d’analyser leur association avec la sévérité de l’asthme.

Méthodes

Cette étude rétrospective incluait des patients adultes, atteints d’asthme sévère, évalués par une équipe multidisciplinaire en hospitalisation de jour entre mai 2022 et janvier 2024 dans le centre de référence d’asthme sévère du CHU Bichat, Paris, France. La sensibilisation aux pneumallergènes, définie par un prick-test cutané positif et, ou des taux d’IgE spécifiques à l’allergène supérieurs à 0,10 kUA/L, et la présence de comorbidités allergiques, était analysée. Le score ASSESS était utilisé pour évaluer la sévérité de l’asthme.

Résultats

Parmi les 201 patients inclus dans l’étude, 59 (29,4 %) n’étaient sensibilisés à aucun pneumallergène, tandis que 142 (70,6 %) présentaient une sensibilisation à au moins un pneumallergène, dont 38 (26,8%) étaient mono-sensibilisés et 104 (73,2 %) étaient poly-sensibilisés. Par rapport aux patients poly-sensibilisés, ceux qui étaient mono-sensibilisés avaient un diagnostic d’asthme plus tardif (30,6±20,1 ans vs 21,7±17,6 ans, p=0,0279), un score ASSESS plus élevé (12,8±2,6 vs 11,5±2,8, p=0,0183), un volume expiratoire forcé en 1 seconde pré-bronchodilatateur plus faible (% pred, 70,3±23,2 vs 79,3±21,8, p=0,0352), et faisaient plus d’exacerbations (points moyens pour les exacerbations dans le score ASSESS, 2,4±0,8 vs 2,1±0,5, p=0,0265). Par ailleurs, le nombre de comorbidités allergiques était significativement associé à la poly-sensibilisation (p=0,0005) mais n’était pas corrélé à la sévérité de l’asthme, selon le score ASSESS.

Conclusion

Les patients mono-sensibilisés, en particulier ceux avec un asthme tardif, présentaient un asthme plus sévère et une obstruction des voies respiratoires plus importante que les individus poly-sensibilisés. En revanche, la présence de comorbidités allergiques n’était pas associée à une sévérité accrue de l’asthme. Ces résultats suggèrent que les allergies, en particulier dans les cas d’asthme tardif, ne sont pas toujours un déterminant significatif de la sévérité de l’asthme chez les adultes.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2024  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 17 - N° 1

P. 87-88 - janvier 2025 Retour au numéro
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