Fibrose pulmonaire idiopathique et syndrome myélodysplasique : soins palliatifs ? - 09/06/16
Resumen |
Introduction |
Les télomérases sont les enzymes assurant la synthèse des télomères, séquences d’ADN essentiels dans la protection des chromosomes. Les mutations des télomérases sont responsables, entre autres, d’anomalies hématologiques, pulmonaires (fibrose pulmonaire idiopathique) et hépatiques. Il n’y a que peu de données dans la littérature concernant les résultats des transplantations pulmonaires chez ces patients mutés.
Cas clinique |
Nous rapportons le cas d’un jeune homme de 39ans, souffrant de syndrome myélodysplasique associé à une fibrose pulmonaire, permettant de poser le diagnostic de téloméropathie (mutation de la sous-unité ARN ou TERC ; r.182delG, pseudoknot area). L’insuffisance médullaire est sévère : leucopénie à 1,3G/L dont 0,54G/L de PNN, anémie macrocytaire (Hb à 10,3g/dL ; VGM à 120fL) et thombopénie à 27G/L. Le syndrome restrictif est également sévère avec une CPT à 60 % et une CVF à 82 % de la valeur prédite (% pred). Il s’associe à une altération de la membrane alvéolo-capillaire (DLCO corrigée sur l’hémoglobine à 31 % pred). Le patient a été récusé à la fois pour la transplantation médullaire et pour la transplantation pulmonaire malgré son jeune âge. La prise en charge est donc palliative : réhabilitation respiratoire, oxygénothérapie, puis nintedanib.
Discussion |
Dans la littérature, les transplantations médullaires chez les patients présentant une mutation des télomérases s’associent à une dégradation de la fonction respiratoire, en lien avec la toxicité des traitements immunosuppresseurs, même en l’absence d’atteinte pulmonaire initiale. Par ailleurs, les complications infectieuses et hématologiques post-transplantations pulmonaires chez ces patients mutés semblent plus fréquentes et nécessitent souvent une adaptation des traitements anti-rejets. Ces risques post-transplantations paraissent plus importants en présence d’une thrombopénie sévère préopératoire. Ces données sont cependant limitées à trois études rétrospectives de petites tailles. Au total, ce jeune patient a été jugé inéligible à la transplantation médullaire et à la transplantation pulmonaire, respectivement à cause de l’insuffisance respiratoire et de l’insuffisance médullaire. Il est émis l’hypothèse que l’allègement de la thérapie immunosuppressive pourrait améliorer le devenir des patients mutés transplantés, sans majorer le risque de rejet, illustrant le concept d’immunosénescence. Mais cette hypothèse reste à être validée. Ce cas clinique souligne l’importance de reconnaître les signes évocateurs de téloméropathie, dans la mesure où le diagnostic impacte la prise en charge de la fibrose pulmonaire.
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