État des lieux de la prise en charge de la tuberculose pharmacorésistante au Congo Brazzaville - 11/01/17

L’incidence en croissance, la difficulté de diagnostic et thérapeutique dans notre pays font que la tuberculose pharmacorésistante constitue un défi majeur et un véritable problème de santé publique. L’objectif de ce travail est de faire un état des lieux du démarrage de la prise en charge des malades tuberculeux multirésistants.

Il s’agit d’une première analyse descriptive de la cohorte des patients TB-MR mis sous traitement de 2^e ligne à partir du mois de septembre 2015 pour un régime long de 24 mois (6Z-Km-Lfx-Cs-Eto/18Z-Lfx-Cs-Eto) (1) par le Programme national de lutte contre la tuberculose du Congo (1) (Z : pyrazinamide ; Km : kanamycine ; Lfx : levofloxacine ; Cs : cycloserine ; Eto : ethionamide).

Vingt patients ont été enrôlés durant cette période et 13 (65 %) ont été mis sous traitement dans la ville de Brazzaville. Les hommes étaient majoritaires (n=7) avec un sex-ratio de 1,66. La moyenne d’âge était de 38 ans avec des extrêmes de 19 à 43 ans, 61,54 % appartenaient à la tranche d’âge de 19–29 ans. La majorité de nos patients (85 % des cas) n’avait pas un bon revenu social. Tous les treize patients (100 %) avaient déjà fait une tuberculose pulmonaire antérieure. La sérologie VIH était positive dans trois cas (deux femmes et un homme). À 6 mois de traitement (Z-Km-Lfx-Cs-Eth), les contrôles de 8 patients (61,54 %) étaient négatifs (culture) et 5 patients (38,46 %) avaient une culture positive ayant bénéficiés par la suite des tests de sensibilités de 1^re ligne.

La TB-MR reste une affection de l’adulte jeune avec un impact socioéconomique dans notre pays. Le traitement correct des formes sensibles pulmonaires bactériologiquement confirmées constitue pour le moment le seul moyen préventif de la TB-MR.