Miliaire tuberculeuse dans le service de pneumologie du CHNU de Fann, Dakar (Sénégal) : à propos de 51 cas - 11/01/17

La miliaire hématogène est une forme grave de tuberculose due à la dissémination lympho-hématogène des bacilles tuberculeux. Elle survient surtout sur terrain immunodéprimé.

C’est une étude rétrospective, descriptive à visée analytique menée sur 36 mois (1^er avril 2013 au 31 mars 2016) dans le service de pneumologie du CHNU de Fann. L’objectif était de déterminer les caractéristiques épidémiologiques de la miliaire tuberculeuse.

Nous avons colligé 51 cas en 36 mois. Le sex-ratio était de 2,4. L’âge moyen était de 40 ans avec des extrêmes de 17 et 89 ans. Plus de la moitié des patients (68,6 %) avaient moins de 45 ans. La moitié des malades travaillait dans le secteur informel. Environ un patient sur 4 (26 %) était sans profession ou à la retraite. Plus de la moitié soit 53,1 % habitaient la banlieue dakaroise. Ils étaient non instruits dans 9,8 % des cas. Le revenu mensuel était inférieur à 72000FCFA dans 51,1 % des cas. La notion de contage tuberculeux n’était retrouvée que chez 13,7 % des malades. Aucun cas de tuberculose antérieure n’a été retrouvé. La cicatrice vaccinale au BCG était notée chez tous les patients. Aucun n’avait reçu un rappel vaccinal. Plus de la moitié des patients (62,8 %, n=32) ne présentaient aucune comorbidité ni de terrain particulier pouvant favoriser la survenue d’une tuberculose grave. Le tabagisme actif était retrouvé chez 8 patients, tous des hommes. Une seule des 15 femmes était porteuse d’une grossesse évolutive et une autre était dans le post-partum immédiat. Aucun cas de diabète n’était retrouvé. L’infection par le VIH1 était retrouvée chez 5 malades dont 4 hommes. Deux de ces patients étaient VIH connus avant le diagnostic de miliaire tuberculeuse. Quatre patients étaient drépanocytaires dont deux de profil SS.

La miliaire tuberculeuse, forme grave survient de plus en plus malgré une vaccination au BCG et chez des sujets immunocompétents. Ce qui suscite l’intérêt d’un rappel vaccinal au BCG.