Facteurs prédictifs d’hospitalisation en unités de soins intensifs chez les BPCO en exacerbation - 29/12/18

L’exacerbation aiguë et sévère de BPCO peut mettre en jeu le pronostic vital et majorer le déclin de la fonction respiratoire nécessitant ainsi l’hospitalisation en réanimation ou en unités de soins intensifs.

Déterminer les facteurs prédictifs d’hospitalisation des patients BPCO en milieu de réanimation.

Étude rétrospective à propos de 250 patients atteints de BPCO et pris en charge pour exacerbation aiguë (EA) au cours de l’année 2017. On a comparé entre les patients qui n’ont jamais été hospitalisés en réanimation (200 patients : G1) avec les patients aux antécédents d’hospitalisations en réanimation (48 patients : G2).

Les patients de G2 étaient plus symptomatiques (dyspnée mMRC>2 : 68,2 % vs 46,8 %, p=0,004), des exacerbateurs plus fréquents (p=0,03), avaient un VEMS post bronchodilatateur (PB) plus bas (47 % vs 38 %, p=0,006) et une pression artérielle en CO₂ (PCO₂) plus élevée lors EA (70,5 vs 60mmHg, p=0,01). En étude univariée, les facteurs prédictifs d’hospitalisation en réanimation étaient : les antécédents (ATCD) d’AVC (p=0,034), d’hospitalisations fréquentes pour exacerbation de BPCO (p<0,001), et le nombre d’exacerbations>2/an (p=0,04), la classe GOLD 2017, groupe D (p<0,001) et Gold stade 4 (p=0,001). Le risque d’hospitalisation en réanimation augmentait lorsque VEMS post BD diminuait (p=0,007) et s’ils avaient recours à la VNI lors EA. Les patients ayant un cœur pulmonaire chronique CPC (p=0,02) et sous oxygénothérapie au long cours (p<0,001) sont à risque d’avoir une exacerbation sévère. Les patients qui prenaient leurs traitements selon les recommandations internationales (p=0,009) et qui étaient observants ont moins de risque d’être hospitalisés en milieu de réanimation. En étude multivariée, les facteurs retenus étaient : ATCD d’hospitalisations pour exacerbation, dyspnée>2Mmrc, le VEMS PB le CPC et l’hypercapnie à l’admission.

Selon la présente étude, les patients BPCO symptomatiques et exacerbateurs fréquents sont à grand risque d’exacerbations sévères et d’hospitalisation en réanimation.