Retard diagnostique du cancer bronchique - 29/12/18

Le cancer bronchique primitif est le cancer masculin le plus fréquent et le plus meurtrier au monde. Son incidence ne cesse d’augmenter chaque année avec un taux d’accroissement de l’ordre de 3 % par an, le plus élevé de toutes les affections néoplasiques. Le diagnostic est souvent porté tardivement rendant le pronostic sombre.

Nous rapportons une étude rétrospective concernant 153 cas de cancer bronchique colligés à l’hôpital de Jour de Moulay Youssef de Rabat.

Sur 153 cas, 93 % sont des hommes, l’âge moyen est de 58±12 ans. Le tabagisme est retrouvé dans 89 % des cas, tous de sexe masculin. La symptomatologie clinique initiale est dominée par la douleur thoracique (47 %), suivie de l’hémoptysie (23 %), la dyspnée et l’altération de l’état général dans 17 % des cas. La fibroscopie bronchique est réalisée chez 96 % des patients et le scanner thoracique est fait dans 97 % des cas. La confirmation diagnostique est apportée par biopsie bronchique per-fibroscopique dans 46 % des cas, par biopsie pleurale dans 36 % des cas et par biopsie trans-pariétale scanno-guidée de la masse dans 18 % des cas. Les types histologiques retrouvés sont : le carcinome épidermoïde (53 %), l’adénocarcinome (26 %), le carcinome à grandes cellules (2 %), et le carcinome à petite cellules (19 %). Les cancers non à petites cellules sont découverts à un stade III ou IV dans 97 % des cas et les cancers à petites cellules sont diagnostiqués à des stades diffus dans les 2/3 des cas. Les délais médians pré-hospitalier, diagnostique et thérapeutique sont respectivement de 76, 25, et 27jours ; le délai global du 1^er symptôme au traitement est de 160jours.

Les résultats de notre étude confirment le problème du retard du diagnostic du cancer bronchique. La question de l’influence des délais sur le pronostic n’est pas démontrée et nécessite d’autres études. Le dépistage du cancer bronchique est donc à nouveau un sujet d’actualité.