Syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil et syndrome métabolique - 29/12/18

Le syndrome métabolique (SM) au cours du syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) est fréquent. Il existe des interactions complexes et bidirectionnelles entre SAHOS et le syndrome métabolique.

Nous rapportons une étude rétrospective portant sur 73 dossiers de patients suivis pour SAHOS confirmé ayant un syndrome métabolique. Le syndrome métabolique était retenu selon la définition du National Cholesterol Education Program Adult Treatment Panel III (NCEP ATP III).

La prévalence du syndrome métabolique chez les patients suivis pour SAHOS était 30 %. Il s’agit de 42 hommes et 31 femmes. La moyenne d’âge était de 46 ans avec des extrêmes allant de 31 à 74 ans. Dans les antécédents on note une hypertension artérielle dans 75 %, un diabète dans 62 %, une dyslipidémie dans 56 % et un accident cardiovasculaire dans 44 % des cas. La symptomatologie clinique était dominée par le ronflement nocturne avec pauses respiratoires et somnolence diurne dans tous les cas. L’indice de masse corporelle (IMC) moyen était de 28kg/m², une obésité modérée a été notée dans 25 %, sévère dans 43 % et morbide dans 32 %. Le périmètre abdominal moyen était de 96cm et le tour du cou moyen était de 40cm, une adiposité faciotronculaire a été retrouvée dans 34 % des cas. L’index apnée hypopnée (IAH) moyen était de 28 avec une moyenne de désaturations de 206. Le SAHOS été sévère dans 34 % des cas, modéré dans 42 % et léger dans 24 %. Une prise en charge nutritionnelle était préconisée chez les patients, la pression positive continue (PCC) était prescrite dans 52 % des cas, l’orthèse d’avancée mandibulaire (OAM) était indiquée dans 18 %, la ventilation non invasive (VNI) dans 2 % chez les patients ayant une BPCO avec hypercapnie. L’évolution était marquée par l’amélioration des symptômes nocturnes et diurnes dans 66 % des cas, des perdus de vue étaient notées dans 23 %.

Notre étude a montré une corrélation entre le SM et la sévérité de SAHOS. Ces données suggèrent que la recherche d’un SAOS par un enregistrement du sommeil devrait être systématiquement proposée chez les patients ayant un SM.