Asthme difficile de l’enfant et comorbidités psychiatriques - 05/01/20

Parmi les facteurs entretenant un contrôle insuffisant de l’asthme, les causes psychologiques sont fréquentes surtout dans l’asthme difficile à contrôler. Le but du travail était d’évaluer l’incidence et les facteurs de risque des comorbidités psychiatriques dans l’asthme difficile.

Étude prospective incluant 40 enfants suivis pour asthme difficile à contrôler au service de pneumologie pédiatrique entre 2017 et 2019.

L’âge moyen était de 9,1 ans [±4,09] avec un sex-ratio de 1,1. Les comorbidités psychiatriques notamment l’anxiété et la dépression étaient notées chez 20 % des patients. Trois patients ont fait une tentative de suicide suite à un état dépressif majeur avec une nette amélioration après une prise en charge spécialisée en pédopsychiatrie. En comparant les patients ayant des manifestations dépressives à ceux qui n’en n’ont pas, les facteurs influençant les problèmes psychologiques étaient des symptômes d’asthme plus fréquents en intercritique notamment la dyspnée (p=0,044) et le sifflement (p=0,035), des comorbidités plus fréquentes tels que les dilatations de bronches associées (p=0,043), des antécédents de crise d’asthme sévère ou d’intubation orotrachéale (p=0,02, p=0,036) et les mauvaises conditions socio-économiques (p=0,04). L’origine allergique (p=0,01) et l’asthme hyperéosinophilique (p=0,007) étaient plus associés aux comorbidités psychiatriques. Toutefois, on n’a pas noté de relation entre les manifestations psychologiques et la rhinite, le sexe, l’âge et l’absentéisme scolaire. L’adhérence au traitement était meilleure chez les patients sans antécédents psychiatriques (p=0,048).

L’asthme difficile à contrôler retentit négativement sur la psychologie de l’enfant asthmatique, de même la dépression peut aggraver la symptomatologie d’asthme. Ce cercle vicieux impose une prise en charge multidisciplinaire incluant le pédopsychiatre et le pneumopédiatre.