Les recommandations actuelles préconisent la prescription systématique du G-CSF en prophylaxie primaire, pour des chimiothérapies cytotoxiques avec un risque de neutropénie fébrile (NF) supérieur à 20 %, et après une évaluation au cas par cas pour celles avec un risque de NF compris entre 10 et 20 %. Cette enquête vise à évaluer par la méthode des choix discrets (MCD) les préférences des médecins en termes d’utilisation des G-CSFs, notamment leur préférence entre un G-CSF à demi-vie longue ou courte.
La MCD modélise les préférences des répondants en estimant l’utilité (comprendre la satisfaction) apportée par la combinaison de chaque attribut des traitements proposés. En comparant les traitements choisis à ceux qui ne le sont pas, il est possible d’évaluer l’importance de chaque attribut dans le choix d’un traitement, de manière individuelle et relativement aux autres attributs. Les attributs les plus pertinents et leurs niveaux ont été déterminés avec un comité d’experts multidisciplinaire et comprennent : le risque de NF, le traitement biosimilaire, le coût total pour un cycle, le nombre d’injections, la douleur au point d’injection, les douleurs osseuses et la fièvre/syndrome grippal. Huit scénarios ont été complétés par les participants pour la prophylaxie primaire et secondaire. Un modèle logit à effet mixte modélise ce choix en estimant des coefficients associés à chaque attribut.
Deux cent cinq participants : hommes, 61 %, avec une expérience de ≤10 (40,5 %), 11–20 (36,1 %), ≥21 (23,4 %) ans dans un service d’oncologie privé (18%), public (73,2 %) ou mixte (8,8 %) (Tableau 1). En prophylaxie primaire, les préférences significatives étaient principalement axées sur le nombre d’injection/cycle (coef. 0,212 ; p<10−4) et le coût total/cycle (coef. 0,1139 ; p<10−4), suivis du profil de tolérance (douleur au point d’injection, le critère le plus évité [coef. 0,0768 ; p<10−4] et de l’efficacité [coef. 0,039 ; p=0,0152]). Le profil biosimilaire a été bien accepté (coef. 0,1446 ; p<10−4). En prophylaxie secondaire, en plus des autres critères, l’efficacité devient un critère de préférence plus significatif (coef. 0,0939 ; p<10−4).
En prophylaxie primaire, les préférences des médecins vis-à-vis d’un traitement par G-CSF reposent sur des critères autres que l’efficacité : confort, moindre douleur, coût. En revanche, les critères d’efficacité entrent en jeu en prophylaxie secondaire. Enfin, le recours à un biosimilaire est bien accepté quelle que soit la prophylaxie.
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Publicado por Elsevier Masson SAS.