Plusieurs études ont investigué la prévalence et les facteurs de risque de la dépression majeure chez les individus avec un syndrome d’apnées obstructives du sommeil. Or, peu d’études ont investigué la prévalence et les facteurs de risque du syndrome d’apnées obstructives du sommeil dans la dépression majeure. Et donc, le but de notre étude était d’investiguer la prévalence et les facteurs de risque du syndrome modéré à sévère d’apnées obstructives du sommeil dans un large échantillon d’individus déprimés majeurs.
Les données de 703 individus déprimés majeurs recrutés à partir de la base de données du laboratoire du sommeil ont été analysées. Un index d’apnées–hypopnées obstructives≥15 événements par heure a été utilisé comme cut-off pour le diagnostic de syndrome modéré à sévère d’apnées obstructives du sommeil. Une analyse par régression logistique a été réalisée pour déterminer les facteurs de risque cliniques et démographiques du syndrome modéré à sévère d’apnées obstructives du sommeil dans la dépression majeure.
La prévalence du syndrome modéré à sévère d’apnées obstructives du sommeil dans notre échantillon d’individus déprimés majeurs était de 13,94 %. L’analyse multivariée par régression logistique a démontré que le sexe masculin [OR : 10,71 (IC95 % : 5,02–22,86)], le ronflement [OR : 2,36 (IC95 % : 1,27–4,39)], la somnolence diurne excessive [OR : 2,45 (IC95 % : 1,39–4,35)], une plainte d’insomnie moins sévère [OR : 3,51 (IC95 % : 1,96–6,29)], la présence d’un syndrome métabolique [OR : 2,45 (IC95 % : 1,19–5,02)], un âge≥50 ans [OR : 3,42 (IC95 % : 1,94–6,02)], un indice de masse corporelle≥30kg/m2 [OR : 2,62 (IC95 % : 1,20–5,73)], une ferritine≥300μg/L [OR : 2,27 (IC95 % : 1,22–4,20)], une CRP>7mg/L [OR : 2,76 (IC95 % : 1,05–7,23)] et une durée de sommeil≥8heures [OR : 1,77 (IC95 % : 1,03–3,05)] étaient des facteurs de risque significatifs du syndrome modéré à sévère d’apnées obstructives du sommeil dans la dépression majeure.
Le syndrome modéré à sévère d’apnées obstructives du sommeil est une pathologie fréquente dans la dépression majeure. L’identification de ces différents facteurs de risque ouvre de nouvelles perspectives pour une meilleure prise en charge du syndrome modéré à sévère d’apnées obstructives du sommeil chez les individus déprimés majeurs.
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Publicado por Elsevier Masson SAS.