La prévention des infections respiratoires basses par la vaccination anti-grippale (AG) et anti-pneumococcique (AP) fait partie de la prise en charge recommandée pour tout patient atteint de BPCO, au même titre que l’aide au sevrage tabagique et l’activité physique. Elle contribue notamment à limiter le risque d’exacerbations dont l’impact sur les patients, leur évolution et la société est majeur. Les données vaccinales de cohortes françaises sont anciennes. La connaissance des facteurs associés à la vaccination peut contribuer à mieux construire les campagnes d’incitation. L’objectif de ce travail était d’évaluer le taux de couverture vaccinale AG et AP, et les déterminants de la vaccination chez des patients atteints de BPCO pris en charge par les pneumologues.
Les données de 3 cohortes ont été colligées: Colibri et Palomb ont été lancées en 2012 et 2014 et impliquent des pneumologues hospitaliers et libéraux, Initiatives BPCO a été lancée en 2004 essentiellement en centres hospitalo-universitaires. Seuls les dossiers renseignés entre 2012 et 2018 ont été pris en compte par souci d’homogénéité entre les 3 cohortes. La couverture vaccinale rapportée a été décrite, ses liens avec les données cliniques et fonctionnelles respiratoires ont été analysés de manière uni- puis multivariée.
Au total 5927 patients (sur 7200) de la multicohorte ainsi constituée avaient des données suffisantes pour l’analyse (Tableau 1). L’âge moyen était de 66 ans, 33 % étaient des femmes, la répartition des stades GOLD 1/2/3/4 était de 15 %/48 %/28 %/10 %, celle des GOLD A/B/C/D de 31 %/32 %/8 %/21 %, respectivement. Les % de patients avec historique d’asthme, de maladies cardio-vasculaires, de diabète étaient de 9 %, 52 % et 13 %, respectivement. Le tableau rapporte les taux de vaccination AG et AP globalement et par catégorie GOLD A/B/C/D déterminée à partir des symptômes et de l’historique d’exacerbation. Les analyses multivariées ont montré une association entre les vaccinations AG et AP et l’âge, le statut fumeur (moindre vaccination des fumeurs actifs), la sévérité de la BPCO (VEMS, exacerbations), les comorbidités (asthme, et pour la vaccination AG HTA et diabète).
Les taux de vaccination restent très insuffisants, même pour les patients suivis en pneumologie. La communication doit porter sur l’importance de ne pas limiter la vaccination à des profils de patients particuliers mais d’en faire bénéficier l’intégralité des BPCO.
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Publicado por Elsevier Masson SAS.