Embolie pulmonaire sur poumon pathologique - 12/01/23

La maladie veineuse thromboembolique (MVTE) est une maladie grave à l’origine d’une morbidité et d’une mortalité importantes. Les patients traités dans le service de pneumologie pour embolie pulmonaire présentent le plus souvent une pathologie pulmonaire, ce qui rend leur prise en charge plus difficile. L’objectif de ce travail est de déterminer les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, étiologiques et évolutives de ces personnes au service de pneumologie du CHU Mohammed VI.

Nous rapportons une étude rétrospective portant sur 66 dossiers colligés au service des maladies respiratoires entre janvier 2019 et juillet 2022.

L’âge moyen est de 56 ans avec des extrêmes allant de 20 à 85 ans. Il s’agissait de 35 hommes et 29 femmes. Les pathologies relevées étaient : la BPCO chez 16,6 % patients, 12,1 % des patients avaient un antécédent de tuberculose pulmonaire, 6 % connus porteurs de PID, 6 % des patients ont un néoplasme extra-thoracique, 4,5 % ont une DDB, le diabète chez 3 patients, et 1 patient avait un antécédent de thrombose veineuse profonde. L’aggravation aiguë d’une dyspnée chronique était le motif de consultation chez tous nos patients, la douleur thoracique a été retrouvée chez 73 % des patients, toux chez 60 % des cas et hémoptysie chez 12 patients. Tous nos patients ont réalisé un angioscanner thoracique, qui en plus de diagnostic positif d’embolie pulmonaire, avait montré un poumon emphysémateux (16 cas), des signes de tuberculose active (13 cas), des lésions séquellaires de tuberculose (3 cas), un processus tumoral (12 cas), des DDB (9 cas), une PID (4 cas). Le diagnostic de l’affection pulmonaire associée était concomitant à celui de l’embolie pulmonaire chez 77 % des patients. Tous les patients étaient mis sous traitement anticoagulant et traitement spécifique de la pathologie pulmonaire sous-jacente. L’évolution était favorable chez 87,5 % des patients.

L’embolie pulmonaire reste une pathologie fréquente, grave et multifactorielle, sa gravité est étroitement liée aux comorbidités associées notamment pulmonaires, d’où l’intérêt d’une prise en charge parallèle et adéquate des deux pathologies.