L’aspergillome pulmonaire et le chirurgien - 09/01/24

L’aspergillome pulmonaire est une mycose profonde grave du fait de ses complications hémorragiques et du terrain déficient sur lequel elle survient. Bien que réputée difficile, la chirurgie constitue le traitement curatif de l’aspergillome. Nous avons mené cette étude afin d’évaluer le profil actuel de cette maladie ainsi que les résultats de sa prise en charge chirurgicale.

Il s’agit d’une étude rétrospective sur dossiers de patients hospitalisés au service Ibn Nafiss de l’hôpital A. Mami entre octobre 1990 jusqu’à décembre 2014 pour un aspergillome pulmonaire.

Parmi les 27 patients, il s’agissait de 23 hommes et 4 femmes, avec un âge moyen de 46 ans et des extrêmes allant de 19 à 74 ans. L’antécédent de tuberculose a été retrouvé dans 66,7 % des cas suivie du KHF et de la BPCO. Le tableau clinique était dominé par l’hémoptysie, retrouvée dans 89 % des cas. Le signe radiologique spécifique d’image en grelot était mis en évidence sur la radiographie standard dans 33 % des cas et sur le scanner thoracique dans 59 % des cas. La sérologie aspergillaire était positive dans 88 % des cas. Le traitement chirurgical a été indiqué chez 63 % des patients. La lobectomie était pratiquée chez 11 patients. L’examen anatomopathologique confirmait le diagnostic chez tous nos malades. Les suites opératoires étaient grevées de complications chez 30 % des patients opérés dominées par la pleurésie purulente dans 40 % des cas. La récidive de l’hémoptysie était rapportée par 3 patients et était en rapport avec une récidive tuberculeuse dans 2 cas. Un seul patient non opéré a été décédé suite à une hémoptysie cataclysmique.

Devant la morbi-mortalité non négligeable de la chirurgie de l’aspergillome pulmonaire, il serait important de mettre l’accent sur la stratégie de prévention, par un dépistage précoce et un traitement correct des cas de tuberculose, afin de guérir les patients avec peu de séquelles.