Facteurs pronostics du cancer bronchopulmonaire du sujet âgé - 09/01/24

Le cancer bronchopulmonaire est la première cause de décès par cancer dans le monde. Il représente un problème de santé publique par sa fréquence et son pronostic très sombre malgré toutes les avancées thérapeutiques. L’objectif de cette étude était d’évaluer les facteurs influençant le pronostic de cette pathologie chez le sujet âgé.

C’était une étude rétrospective descriptive et analytique portant sur les dossiers des malades ayant un cancer bronchopulmonaire non à petites cellules (CNPC) âgés de plus de 65 ans colligés entre janvier 2000 et décembre 2020, au service de pneumologie au CHU Fattouma Bourguiba Monastir. L’analyse de la survie a été réalisée par la méthode de Kaplan-Meier.

Cette étude avait inclus 384 patients. Il y avait une prédominance masculine (92,2 %), et un tabagisme actif dans 91,2 % des cas. L’âge moyen était de 71 ans. Les antécédents étaient dominés par la BPCO (27,3 %). Il y avait une altération de l’état général (AEG) dans 41,4 % des cas, avec un score PS de l’OMS>2 dans 13 % des cas. Les types histologiques étaient le carcinome épidermoïde (49,7 %) et l’adénocarcinome (47,1 %). Un traitement antitumoral spécifique a été administré dans des 53,4 % cas. La médiane de survie de nos patients était de 7,1 mois. La survie à 1 an et à 5 ans était respectivement 32,6 % et 3 %. En étude univariée, le tabagisme, l’hypertension artérielle, l’AEG, le PS ≥ 2 ; le VEMS bas, l’hypoxémie, l’hyponatrémie, la CRP élevée et le stade TNM étaient des facteurs influençant la survie. Par contre, l’âge, le sexe et le type histologique n’avaient pas d’influence sur la survie des patients. L’étude multivariée a révélé que l’intensité du tabagisme en PA, le score PS et la neutrophilie étaient des facteurs pronostics indépendants.

Le CBNPC est fréquent chez le sujet âgé mais parfois sous diagnostiqué et sous-traité. Plusieurs facteurs influencent le pronostic, qui reste malgré tout fâcheux. Sa prise en charge doit être multidisciplinaire vu la fragilité du terrain.