Récurrence de la COVID-19 chez les professionnels de la santé - 09/01/24

En tant que travailleurs de première ligne, les personnels de la santé (PS) sont un élément essentiel de la réponse du système de la santé à la pandémie COVID-19 et sont eux même à haut risque d’infection et de réinfection en raison de leur exposition fréquente au SARS-CoV-2. Cette étude vise à décrire les caractéristiques sociodémographiques et professionnelles du PS de l’hôpital Charles Nicolle ayant eu une infection récurrente de COVID-19.

Étude descriptive rétrospective, ayant porté sur les dossiers des PS qui se sont présentés à la consultation de médecine du travail de l’hôpital Charles Nicolle de Tunis pour prise en charge d’une forme récurrente de COVID-19, durant la période allant du septembre 2020 au premier juillet 2022.

Durant la période d’étude, 2355 infections par le SARS CoV-2 ont été enregistrées et 158 dossiers ont été inclus soit une prévalence de récurrence de la maladie COVID-19 de 6,7 %. La répartition de la population selon le nombre de récurrence trouvait 141 PS présentant une première récurrence et 17 PS avec une deuxième récurrence. L’âge moyen de la population d’étude était de 43,06±9,3ans avec des extrêmes allant de 26 à 62ans. La répartition de la population étudiée selon le sexe montrait une prédominance féminine dans 79,9 % des cas. Pour les PS présentant une première récurrence, les infirmiers et les techniciens supérieurs constituaient respectivement 32,7 % et 30,5 % des cas. Ils travaillaient dans des services de vocation chirurgicale et médicale dans 35,5 % et 31,2 % respectivement. L’ancienneté professionnelle moyenne était de 11,72±10,45ans. Les comorbidités étaient rapportées dans 48,7 % des cas. Les PS présentant une et 2 comorbidités représentaient respectivement 30,4 % et 12,6 % des cas de la population d’étude. Le PS présentant une première récurrence avait un surpoids ou une obésité dans 53,8 % des cas. La couverture vaccinale de la population étudiée était de 75,9 % des cas. Le délai moyen entre l’épisode initial et la première récurrence et la deuxième récurrence était de 407,9±160,01jours et de 259,95±106,54jours respectivement.

La confirmation de la réinfection lors de la récurrence des symptômes nécessite une identification par séquençage génomique du variant responsable. L’échappement des nouveaux variants à la combinaison de l’immunité naturelle et post- vaccinale appuie l’idée de la nécessité du respect des mesures barrières par tous en attendant d’atteindre l’immunité collective.