Impact du genre sur les effets de la réadaptation respiratoire chez les patients atteints de BPCO - 09/01/24

La BPCO s’est féminisée ces dernières décennies laissant apparaitre un phénotype féminin spécifique. Les femmes ont notamment une dyspnée plus importante pour un degré d’obstruction similaire et une qualité de vie plus altérée. Cependant, l’impact de la réadaptation respiratoire en fonction du genre est peu étudié. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer l’effet du genre sur l’évolution de la dyspnée au cours d’un programme de réadaptation respiratoire (PRR).

Cette étude rétrospective a inclus les patients atteints de BPCO ayant effectué un PRR dans le Centre Hospitalier des Pays de Morlaix. Les données avant et après le programme ont été analysées selon le genre. Elles concernaient la dyspnée (Dyspnea-12, LCADL, mMRC), la qualité de vie (SGRQ), CAT, l’anxiété et la dépression (HAD), la capacité d’exercice (TM6 et test assis debout 1), la force musculaire (quadriceps et inspirateurs) ainsi que l’état nutritionnel (IMC et IMNG).

Cinq cent quatre patients (252 hommes et 252 femmes) ont été inclus. Nous ne retrouvons pas de différence significative entre les femmes et les hommes en termes de diminution de la dyspnée (dyspnea-12) (p=0,091), du score global de qualité de vie (p=0,063), des troubles anxieux (p=0,190) ou dépressifs (p=0,995), d’amélioration de l’endurance musculaire des quadriceps (p=0,077) ni des muscles inspiratoires (p=0,084) ou de l’état nutritionnel (p>0,05). Nous avons trouvé une différence significative pour le sous score impact du questionnaire de qualité de vie Saint George (p=0,003), de la capacité à l’exercice (évaluée avec le test assis debout d’une minute) (p=0,002) et la force des quadriceps (p=0,023). Tous les critères ont été améliorés au cours du programme dans les 2 groupes.

Le genre n’a pas d’impact sur les bénéfices de la réadaptation respiratoire chez les patients BPCO, en termes de diminution de la dyspnée, de l’anxiété-dépression ou d’amélioration de l’endurance des quadriceps. Cependant, les femmes tirent un bénéfice significativement supérieur en termes d’impact social de la maladie sur la qualité de vie, de capacité à l’exercice fonctionnel et de la force des quadriceps.