092 - Effet neuroprotecteur de l’exposition postnatale à l’hypoxie intermittente chez la souris - 05/12/08

Objectifs : Respiration des prématurés est marquée par des apnées à l’origine d’hypoxies cérébrales répétitives. La sévérité des apnées est positivement corrélée aux troubles cognitifs ultérieurs, suggérant un lien de causalité. Notre hypothèse est que les apnées du prématuré, selon leur sévérité et le stade de développement, induisent soit une toxicité neuronale soit une neuroprotection par un mécanisme d’adaptation. L’objectif de cette étude est d’étudier les effets de l’hypoxie intermittente sur le développement cognitif de la souris.

Méthodes : Des souris Swiss sont exposées à une session de deux heures d’hypoxie intermittente, 3 fois par jour, du 6^e jour de vie (P6) à P10. Chaque session est constituée de 40 cycles d’hypoxie (10 % O₂, 90 sec) suivie de normoxie (90 sec). Deux groupes contrôles normoxiques (séparé de la mère et non séparé de la mère) permettent de contrôler l’effet de la séparation maternelle. Nous avons mesuré la ventilation de base et la réponse ventilatoire à l’hypoxie, qui peuvent être affectés par cette exposition hypoxique, à P11. Nous avons évalué la mémoire à P21 par un test de reconnaissance d’objet nouveau et d’objet déplacé. Nous avons évalué le nombre de neurones immatures et de neurones matures au niveau du gyrus denté de l’hippocampe, par un marquage immunohistologique Doublecortin et NeuN respectivement.

Resultats : A P11, la ventilation de base est augmentée de manière équivalente chez le groupe hypoxique et le groupe normoxique séparé de la mère probablement par un effet de stress. Cependant, seul le groupe hypoxique présente une diminution de la réaction de défense motrice à l’hypoxie, suggérant un effet d’habituation. A P21, les scores des tests de reconnaissance d’objet montrent un déficit de mémoire chez le groupe normoxique séparé de la mère. Cependant, le groupe hypoxique présente un score similaire au contrôle non séparé. De plus, nous constatons une augmentation du nombre de neurones immatures et matures dans le gyrus denté chez le groupe hypoxique, par rapport aux groupes contrôles.

Conclusions : La séparation maternelle postnatale induit un stress qui se manifeste par une augmentation du rythme respiratoire et un déficit de mémoire à l’adolescence. L’exposition à l’hypoxie intermittente prévient ce déficit et augmente la densité neuronale au niveau du gyrus denté. Ces résultats suggèrent que l’hypoxie intermittente modérée pourrait être neuroprotectrice chez le nouveau-né.