Asthme et reflux gastro-œsophagien : à propos de 35 cas - 20/12/14

La fréquence élevée de l’association asthme-reflux gastro-œsophagien (RGO) laisse penser qu’il existe une relation entre ces 2 affections mais sans que la séquence pathogénique soit formellement identifiée. Nous avons étudié rétrospectivement 35 dossiers de patients présentant un asthme associé à un RGO retenu devant des symptômes typiques (29 cas) ou confirmé par ph métrie (4 cas) ou l’endoscopie digestive (2 cas). L’âge de nos patients varie de 8 à 65ans avec un âge moyen de 39ans. La prédominance féminine, rapportée par la littérature, a été retrouvée au même taux (68,6 %) dans notre série. L’âge de début de la maladie asthmatique est très variable mais dans 1/3 des cas, il est de plus de 40ans. La durée d’évolution de la maladie asthmatique, souvent corrélée à la sévérité du reflux est en moyenne de 10,9ans. Dans notre travail 40 % des malades avaient un asthme léger, 33 % un asthme modéré et 26 % un asthme sévère. Le bilan allergique, pratiqué chez 18 malades était positif dans 13 cas. Les traitements bronchodilatateurs et anti-inflammatoires sont diversement impliqués dans la genèse du RGO. Dans notre série 11 malades étaient sous prednisone 7 sous théophylline. Mais malgré l’arrêt de ces médicaments et l’ajustement du traitement anti-reflux (11 cas) et de celui de l’asthme (26 cas), seul 13 malades ont évolué favorablement sur le plan respiratoire et digestif. En regard de ces résultats, il semblerait que le RGO aggrave plus qu’il ne déclenche l’asthme. L’idéal serait d’optimiser le traitement de la maladie asthmatique et de reconsidérer un gène digestif résiduel.