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Anxiété et dépression chez les producteurs laitiers BPCO - 11/01/17

Doi : 10.1016/j.rmr.2016.10.397 
A. Guillien 1, , L. Laurent 2, H. Simon 3, T. Soumagne 2, M. Puyraveau 4, F. Mauny 4, A. Barbier 3, J.J. Laplante 3, J.C. Dalphin 5, B. Degano 6
1 EA3920, Besançon, France 
2 Service de pneumologie, Besançon, France 
3 Mutualité sociale agricole, Besançon, France 
4 Centre de méthodologie clinique, Besançon, France 
5 Service de pneumologie et UMR CNRS chrono-environnement, Besançon, France 
6 Service d’explorations fonctionnelles respiratoires et EA3920, Besançon, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Le fait d’avoir une BPCO et le fait d’exercer le métier d’agriculteur sont deux conditions qui sont associées à une prévalence plus élevée d’anxiété et de dépression que dans la population générale. Certaines professions agricoles, et en particulier celles provoquant une exposition à des particules organiques inhalées, sont associées à un risque élevé de BPCO. La prévalence de l’anxiété et de la dépression chez des patients agriculteurs atteints de BPCO est inconnue.

Méthodes

L’anxiété et la dépression ont été évaluées par l’échelle HAD (Hospital Anxiety and Depression scale) chez 100 agriculteurs exposés à des poussières organiques (producteurs laitiers) atteints de BPCO (BPCO-agri), 88 patients BPCO n’ayant jamais eu d’exposition professionnelle (BPCO-non-agri), 98 producteurs laitiers sans BPCO (contrôles-agri) et 89 sujets sans BPCO n’ayant jamais eu d’exposition professionnelle (contrôles-non-agri), tous originaires de Franche-Comté. L’existence d’une anxiété ou d’une dépression était retenue dès que le score HAD était 38 pour HAD-A et HAD-D, respectivement. La BPCO était définie par un rapport VEMS/CVF postbronchodilatateur inférieur à 70 %.

Résultats

Parmi les BPCO, la répartition en stades Gold I et II+ était de 75 % et 25 % chez les BPCO-agri, et 60 % et 40 % chez les BPCO-non-agri, respectivement (p<0,001). La prévalence de l’anxiété n’était pas différente entre les 4 groupes étudiés, variant entre 36 % chez les contrôles-non-agri et 45 % chez les BPCO-non-agri (p=0,20). De façon similaire, la prévalence de la dépression n’était pas différente entre les 4 groupes, variant entre 10 % chez les contrôles-agri et 19 % chez les BPCO-non-agri (p=0,13). Chez les agriculteurs (n=198), le seul facteur associé avec l’anxiété en analyse bivariée était la qualité de vie évaluée par le score de St-George (SGRQ). Chez les non-agriculteurs (n=178), la dyspnée (scores mMRC et BDI), le VEMS (% théorique) et le SGRQ étaient tous associés avec l’anxiété en analyse bivariée. Par contre, les facteurs associés à la dépression en analyse bivariée, et ce chez les agriculteurs comme chez les non-agriculteurs, étaient un VEMS plus bas, la présence d’une BPCO et un score SGRQ plus élevé.

Conclusion

Ces résultats suggèrent que la présence d’une BPCO est associée à la dépression, indépendamment de l’étiologie de la BPCO. Néanmoins, les agriculteurs du groupe étudié ici n’avaient pas une prévalence d’anxiété/dépression plus élevée que les non-agriculteurs, ce qui peut contribuer aux résultats observés.

Soutiens

Novartis ; MSA Franche-Comté.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 34 - N° S

P. A168 - janvier 2017 Retour au numéro
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