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Les toxicités spécifiques de l’immunothérapie dans le cancer bronchique, facteur prédictif d’efficacité ? - 11/01/17

Doi : 10.1016/j.rmr.2016.10.469 
M. Grangeon, S. Chaleat, J. Pignon, Y. Trigui, J. Bermudez, G. Eberst, J. Biemar, M. Boucekine, F. Barlesi, C. Mascaux, P. Tomasini
 Service d’oncologie multidisciplinaire et innovations thérapeutiques, AP–HM, Aix-Marseille Université, Marseille, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

L’immunothérapie par inhibiteur des points de contrôle immunitaire est en plein essor dans le traitement du cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC). Cependant son développement a contribué à l’émergence de nouvelles toxicités spécifiques immunologiques. Cette situation avait déjà été observée lors du développement des inhibiteurs de la tyrosine kinase, avec l’observation d’une augmentation de la réponse chez les patients présentant des effets secondaires spécifiques, notamment cutanés. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’impact des toxicités immunes liées aux traitements par inhibiteurs des points de contrôle sur l’efficacité de ces traitements.

Méthodes

Dans cette étude observationnelle, uni-centrique, les patients atteints de CBNPC ayant eu une immunothérapie par inhibiteurs de CTLA4, PD1 ou PDL1 ont été sélectionnés. Les données démographiques, clinicobiologiques et de survie ont été recueillies dans les dossiers médicaux informatisés, après consentements des patients. Les méthodes statistiques utilisées étaient le modèle de Cox pour les HR, le modèle de Kaplan Meier pour les médianes de survie et des régressions logistiques pour les autres variables.

Résultats

Au total, sur 87 patients ayant bénéficié d’un traitement par immunothérapie, l’âge moyen était de 63 ans, la médiane de survie était de 13 mois, la médiane de survie sans progression était de 1 mois, le taux de réponse objective était de 22,9 %, 37 ont présenté une toxicité spécifique soit 42,5 % (2 pneumopathies, 6 colites, 2 hépatites, 6 dysglycémies, 14 dysthyroïdies, 4 rashs cutanés, 16 asthénies, certains patients ayant subi plusieurs toxicités). Dans cette étude, la présence des toxicités spécifiques de l’immunothérapie était corrélée de manière significative à une augmentation de la survie globale (SG) (16 mois contre 6 mois sans toxicités ; HR=0,27 [0,11–0,66], p=0,004). Elle n’influence pas significativement la survie sans progression (SSP) (2 mois contre 1 mois sans toxicité ; HR=0,64 [0,37–1,11], p=0,11) ni le taux de réponse objectif (TRO) (30,6 % contre 20 % sans toxicité ; HR=1,76 [0,64–4,87], p=0,28).

Conclusion

Cette étude a permis de mettre en évidence une augmentation de la survie globale des patients traités par immunothérapie et ayant des toxicités immunes spécifiques. Ces résultats devront être confirmés dans des études prospectives de plus gros effectifs qui permettront également une analyse spécifique de chaque sous-type de toxicité immune.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 34 - N° S

P. A199 - janvier 2017 Retour au numéro
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