Particularités de l’association asthme et obésité - 31/01/18

L’obésité et l’asthme sont deux maladies fréquentes dont l’incidence et la prévalence ne cesse d’augmenter à travers le monde. L’objectif de notre étude est d’étudier le profil des asthmatiques obèses et de déterminer la relation entre les paramètres de la sévérité de l’asthme et les grades de l’obésité.

C’est une étude descriptive, rétrospective, monocentrique, portant sur 450 dossiers de patients asthmatiques obèses suivis à la consultation externe et/ou hospitalisés au service de pneumologie du CHU Fattouma Bourguiba de Monastir, s’étalant sur une période de 17 ans.

Les asthmatiques obèses constituaient 21,4 % des asthmatiques suivis ou hospitalisés durant la période de l’étude. L’âge moyen de notre population était de 45,5±12,8 ans et 81,3 % des patients étaient des femmes. Plus de deux tiers des patients (61,3 %) avaient une obésité de grade I de l’OMS. Un asthme allergique était noté dans 51,3 % des cas. Un déficit ventilatoire a été noté dans 34,2 % des asthmatiques : un TVO dans 10,7 % des cas, un trouble restrictif dans 14,3 % des cas et mixte dans 9,2 % des cas. Plus que la moitié de la population étudiée (55,3 %) était bien contrôlée. Au total, 37,4 % des patients avaient un asthme sévère. Deux phénotypes de l’asthme associé à l’obésité semblent se distinguer selon l’âge de début des symptômes : le premier était caractérisé par un asthme à début précoce, associé à une fréquence élevée d’allergie (62,5 versus 40,6 %, p<0,001), et des manifestations atopiques (71 versus 57,6 %, p=0,003). Le deuxième était caractérisé par un asthme à début tardif, fréquemment associé au sexe féminin (87,5 versus 75,2 %, p=0,001), et un taux plus élevé de comorbidités (47,1 versus 18,3 % p<0,001) et d’hospitalisations (19,2 versus 11,3 %, p=0,014).

La contribution de l’obésité dans la survenue et dans la gravité de la maladie asthmatique est actuellement reconnue. Cela impose une prise en charge multidisciplinaire basée essentiellement sur la valorisation de l’éducation du patient et la réduction de la surcharge pondérale en plus du traitement pharmacologique.