La prévalence d’un SAOS associé est importante en cas de FPI incidente. Nous avons formulé l’hypothèse que la présence d’un SAOS et son traitement par PPC pourraient modifier l’évolution de la FPI.
Cette étude prospective, multicentrique, était un travail ancillaire de la cohorte nationale COFI de FPI incidentes. Les patients de 5 hôpitaux universitaires ont été enregistrés à l’inclusion par polysomnographie nocturne et ont réalisé des explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) à l’inclusion, à 6 mois (M6) et 12 mois (M12). La survie sans transplantation pulmonaire à 30 mois (M30) a été évaluée, en fonction de l’index apnées-hypopnées (IAH) et d’un éventuel traitement par PPC.
Quarante-cinq patients consécutifs ont été inclus : âge moyen=68,8±8,7 ans ; indice de masse corporelle=28±3,5kg/m2 ; sex-ratio=38 hommes/7 femmes ; capacité vitale forcée (CVF)=72,8±20,2 % ; diffusion du monoxyde de carbone (DLCO)=45,1±18,9 %. Dix-sept de ces patients (38 %) présentaient un IAH<15/h (pas de SAOS ou SAOS léger). Un traitement par PPC a été proposé aux 28 autres patients (62 %) avec un IAH≥15 (SAOS modéré à sévère) : parmi eux, 18 (40 %) ont refusé ou n’ont pas toléré la PPC, et 10 (22 %) ont été traités de manière satisfaisante. Les EFR à l’inclusion n’étaient pas statistiquement différentes d’un groupe à l’autre. La survie sans transplantation à M30 était de 63 % [35–81] dans le groupe IAH<15, elle n’était que de 35 % [15–57] dans le groupe IAH≥15 sans PPC, et de 90 % [47–99] dans le groupe IAH≥15 avec PPC. Ces différences de pronostic étaient statistiquement significatives (p=0,021). En revanche, aucune relation n’a été mise en évidence entre la survenue d’une exacerbation aiguë de FPI ou d’une hypertension pulmonaire, et la présence ou l’absence d’un SAOS qu’il soit traité ou non. Le déclin de la CVF entre l’inclusion et M12 était significativement plus faible dans le groupe IAH≥15 avec PPC :−2,4±6,9 % de la valeur prédite, contre−4,6±5,3 % (groupe IAH<15) et−10,2±13,5 % (groupe IAH≥15 sans PPC) ; p=0,043. La même tendance était observée pour la DLCO :−3,2±8,2 % (groupe IAH≥15 avec PPC) contre−6,5±7,4 % (groupe IAH<15) et−7,0±7,9 % (groupe IAH≥15 sans PPC).
Dans une population française de patients avec FPI incidente, la présence d’un SAOS modéré à sévère semble aggraver le pronostic. Un traitement par PPC pourrait ralentir la progression de la maladie.
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Publié par Elsevier Masson SAS.