Pour la BPCO, une faible adhésion aux recommandations GOLD a été signalée dans le monde entier. Les causes en Tunisie sont liées au système de couverture des soins et d’assurance maladie ou bien liées à un choix du patient. Le but de ce travail était d’étudier l’impact de l’adhésion aux recommandations GOLD sur l’évolution clinique et spirométrique à moyen terme (3 ans) des patients BPCO sous traitement inhalé.
Une étude longitudinale prospective a été menée sur 81 patients suivis pour BPCO confirmée, durant 3 ans allant de juillet 2016 à juillet 2019. On a évalué le déclin en volumes mobilisables (VEMS et CVF), la sévérité de la dyspnée selon l’échelle mMRC et le nombre d’EA de BPCO par an chez nos malades. On a comparé les sujets mis sous traitement inhalé conforme aux recommandations internationales GOLD (traitement GOLD+) aux sujets mis sous traitement inhalé non conforme (GOLD−).
L’étude inclut 81 patients de sexe masculin et tous tabagiques. L’âge moyen était de 66,3±8,2 ans. En 2016, les patients étaient classés GOLD A (6 %), GOLD B (20 %), GOLD C (15 %) ou GOLD D (59 %). Selon le VEMS, les patients étaient classés au stade II de BPCO (47 %), stade III (40 %) ou au stade IV (13 %). Les patients mis sous traitement (GOLD+) avaient un déclin annuel de VEMS de 10mL VS un déclin annuel de 91mL pour les patients sous traitement non conforme (GOLD−). La différence entre les deux groupes était significative (p<0,0001). En 2019 et en dehors des exacerbations, la proportion de patients dyspnéiques (mMRC ≥2) était de 70 % parmi les patients sous traitement GOLD+ et de 85 % parmi les patients sous traitement (GOLD−). La proportion de patients non dyspnéiques (mMRC<2) sous traitement (GOLD+) est passée de 0 % à 30 % entre 2016 à 2019 (p<0,001). Le nombre moyen d’exacerbations par an était significativement plus abaissé en 2019 chez les patients sous traitement GOLD+ comparativement à l’échantillon total de patients (0,97 vs 1,45 ; p=0,001). La proportion des exacerbateurs fréquents (≥2 exacerbations par an) est élevée significativement de 2016 à 2019 auprès des patients sous traitement GOLD− passant de 50 % à 67 % des patients.
On a noté une aggravation de la dyspnée d’effort, un risque d’exacerbation de BPCO et un déclin des volumes mobilisables à 3 ans chez les patients sous traitement pharmacologique non conforme aux recommandations internationales. L’impact à moyen terme du traitement (GOLD+) sur le pronostic de la maladie est vraisemblable.
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Publié par Elsevier Masson SAS.