La thoracoscopie (médicale ou chirurgicale) est la méthode de référence pour le diagnostic de pleurésies exsudatives, les principales étiologies étant néoplasiques ou infectieuses. La mise en évidence histologique d’une pleurite non spécifique (PNS) aux biopsies pleurales, soulève parfois la crainte de faux négatifs, certains patients recevant dans les suites le diagnostic de pleurésie néoplasique. Le rôle des modalités de réalisation de la thoracoscopie (thoracoscopie médicale [TM] ou chirurgie thoracoscopique vidéo-assistée [VATS]) sur le risque de faux négatifs n’a jamais été rapporté.
Nous avons réalisé une analyse rétrospective bicentrique (CHU de Saint-Étienne, CHU d’Alexandroupolis). Tous les patients ayant reçu le diagnostic histologique de PNS grâce à des biopsies per-thoracoscopie réalisées dans le bilan étiologique d’une pleurésie et ayant un suivi d’au moins un an, ont été inclus dans l’analyse. Les caractéristiques cliniques à la prise en charge initiale, ainsi que les résultats des examens complémentaires ont été analysés. L’objectif principal était de déterminer la performance de la TM et de la VATS, dans le diagnostic de PNS.
Deux cents quatre-vingt-quinze patients ont été inclus dans l’analyse, 116 patients ayant eu une TM, et 179 patients une VATS (Tableau 1). L’âge moyen de nos patients était de 58,5±19,1 et les patients M/F étaient de 216/79 ; aucune différence n’a été observée entre les deux groupes. À la fin du suivi (durée moyenne de suivi=47,3±20,7 mois), un cancer pleural était diagnostiqué chez deux (1,7 % ; soit une valeur prédictive de 98,2 %) patients pris en charge par TM, et un (0,55 % ; soit une valeur prédictive de 99,4 %) patient pris en charge par VATS.
Dans une population de patients ayant reçu un diagnostic de PNS avec au moins 12 mois de suivi, le taux de faux négatifs après TM ou VATS est très faible. Les deux techniques semblent donc adaptées pour rejeter l’hypothèse de néoplasie.
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Publié par Elsevier Masson SAS.