Les urgences septiques sont des entités mal connues et pourtant rencontrées souvent dans les pratiques chirurgicales des pays en développement comme le notre. Ce sont des urgences chirurgicales engageant le pronostic vital par extension d’un processus infectieux à point de départ oropharyngé et dentaire dans presque la majorité des cas. Le but de cette étude est de décrire les aspects cliniques et thérapeutiques de ces affections dans notre pratique.
Il s’agit d’une étude monocentrique rétrospective et descriptive couvrant une période de deux ans allant de juin 2017 à juin 2019 réalisée dans notre service de chirurgie thoracique et réanimation chirurgicale du CHU-JRA, Madagascar.
Nous avons retenu 58 patients (Tableau 1). L’âge de nos patients variait de 3 ans à 48 ans, avec une moyenne d’âge de 24,36 ans et un sex-ratio de 1,9. Sont observés 20 patients (34,48 %) présentant des cervico-médiastinites, les fasciites nécrosantes de la paroi thoracique sont retrouvés chez 11 patients (18,97 %). Les empyèmes thoraciques ont été les plus fréquemment rencontrés chez 23 cas (39,65 %). Les comorbidités retrouvées sont associées au mauvais état buccodentaire dans 56,9 % des cas. La notion de prise récente d’AINS avant l’hospitalisation est notée dans 55,17 %. L’état de sepsis sévère est retrouvé dans 68,97 % des cas suivi des lésions cutanées de la paroi thoracique (18,96 %) et enfin la détresse respiratoire aiguë (17 %). L’examen bactériologique en peropératoire a identifié un Staphylococcus aureus dans 84,58 %, un Streptocoque B dans 60,34 % et 48,28 % ont montré des germes multirésistants. L’évolution des patients ont été favorable dans 22 cas (37,93 %). Nous avons répertorié 36 cas (62,06 %) de décès durant le séjour hospitalier des patients avec une durée moyenne de 20,8±5,20jours.
La fréquence des urgences septiques s’est élevée ces deux dernières années et la cellulite d’origine dentaire en est la cause la plus incriminée. Le retard de prise en charge est fatal d’où l’intérêt de débuter le traitement antibiotique probabiliste sans délai en complément de la chirurgie agressive. L’appréciation clinique représente la pierre angulaire dans l’étape diagnostique en dehors des examens d’imagerie souvent non honorés par les patients dans notre pays. La morbidité de ces types d’urgences thoracique reste lourde dans les pays en développement comme le nôtre ou les personnels soignants et le plateau technique sont en énorme manque.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
© 2020
Publié par Elsevier Masson SAS.