Impact des systèmes d’humidifications en ventilation non invasive de domicile sur la qualité objective du sommeil : une étude contrôlée randomisée - 10/01/21
Résumé |
Introduction |
La sécheresse buccale est un effet secondaire fréquemment rencontré lors de l’utilisation de la ventilation non invasive (VNI). L’utilisation des systèmes d’humidification (SH) est répandue afin de pallier ce symptôme, sans qu’aucune étude contrôlée randomisée en ait démontré le bénéfice. Notre objectif principal était d’évaluer l’impact de l’ajout d’un système d’humification sur la qualité du sommeil évaluée par polysomnographie chez les patients ayant une initiation de VNI.
Méthodes |
Étude prospective monocentrique incluant les patients consécutifs adressés dans notre centre pour mise en place de VNI. Les patients étaient randomisés pour être appareillés avec un SH ou sans SH avec stratification sur le type de pathologie sous-jacente. La mise en place de la VNI a eu lieu au milieu hospitalier avec adaptation nocturne des paramètres de la VNI. Pour l’ensemble des patients, un ventilateur DreamStation (Philips Respironics) était utilisé avec un mode barométrique à volume cible et titration automatisée de la pression expiratoire positive. Le critère de jugement était l’amélioration de la qualité du sommeil à deux mois de la mise en place. Il était évalué par une polysomnographie réalisée en hôpital de nuit sous VNI.
Résultats |
Trente-trois patients ont été inclus dans l’étude. Les enregistrements polysomnographiques initial et de suivi étaient disponibles pour 12 patients dans le groupe SH et pour 16 patients dans celui sans. À l’inclusion, la qualité du sommeil était comparable. À deux mois de la mise en place, l’efficacité du sommeil était améliorée de 12 % dans le groupe sans SH mais ne l’était pas dans le groupe SH : −7 % (p<0,01). La latence du sommeil était diminuée : −35min dans le groupe sans SH mais ne l’était pas dans le groupe SH : +13min (p<0,01). Seul le groupe sans SH avait une amélioration du nombre d’éveils : −20 comparativement au groupe SH (p<0,01). Aucune différence significative n’était retrouvée relativement à la durée du sommeil profond : +4 % dans le groupe sans SH et −3 % dans le groupe SH (p=0,09). Le contrôle des événements résiduels et l’oxygénation nocturne étaient similaires dans chaque groupe (p=0,51 et 0,69). La sécheresse buccale perçue était similaire entre les groupes : 6,1±1,7(/10) vs. 6,3±3,1 (p : 0.87).
Conclusion |
Notre étude suggère un effet délétère des SH sur l’efficacité du sommeil, sans impact significatif sur la sensation de sécheresse buccale.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.