Analyse de la démarche de prise en charge des pneumonies aiguës communautaires : à propos de 175 cas - 12/01/23

Les pneumonies aiguës communautaires (PAC) constituent un motif fréquent de consultation et d’hospitalisation en pneumologie avec une morbi-mortalité considérable en particulier chez le sujet âgé.

Analyser la prise en charge des patients admis pour PAC au niveau du service de pneumologie CHU Mustapha. Étude rétrospective de 175 cas de PAC prise en charge de janvier 2017 à août 2022.

Parmi les 175 patients 118 étaient des hommes et 57 des femmes, âge moyen 55 ans (16–97 ans). La décision d’hospitalisation est basée sur le score CRB65, 69 cas ont été hospitalisés et 106 cas suivis en ambulatoire. Tabagisme actif est retrouvé chez 54 patients, prise de cannabis chez 11 patients. Au moins une comorbidité est retrouvée chez 110 malades : pathologie cardiovasculaire 56, diabète 42, néoplasie 12 et 11 cas BPCO. Le tableau clinique est aigu : en moyenne 2 jours (1–18j), dominé par la toux productive avec expectoration muco-purulente 51 %, dyspnée 32 %, douleur thoracique 17 %, le syndrome de condensation est retrouvé dans 39 %. Imagerie : opacité alvéolaire dans 92 % (unilatérale : 126 cas, bilatérale : 35 cas), atteinte interstitielle chez 8 % des cas, une hyperleucocytose avec polynucléose dans 55 % des cas. L’étude microbiologique était positive dans 25 % : pneumocoque 9 cas, légionelle 6 cas, staphylocoque 2 cas. L’antibiothérapie était probabiliste dans la majorité des cas : bêtalactamines 130, macrolides 26, fluroquinolones 19. Pour les malades ambulatoires un contrôle est fait à la 72h. pour ceux hospitalisés la durée moyenne de séjour était 12 jours. Une évolution favorable est notée chez 164 cas, 7 patients transférés en réanimation. Les patients ont également bénéficié d’une endoscopie bronchique en cas de facteur de risque à l’issue de l’épisode de PAC.

La prise en charge des PAC au niveau de notre service basée sur l’application du score CRB65 permet une approche rationnelle par rapport à cette pathologie responsable d’une lourde morbi-mortalité. Seuls un diagnostic précoce et un traitement efficace, le plus souvent probabiliste peuvent améliorer le pronostic.