Le tabac est un fléau mondial responsable d’une lourde morbi-mortalité. Les médecins ont un rôle particulier dans la lutte antitabac. Les objectifs de ce travail étaient de décrire les particularités du comportement tabagique des médecins praticiens tunisiens, de préciser les attitudes qu’ils adoptent envers le tabagisme des patients, et les mesures de lutte antitabac et de rechercher les facteurs prédictifs des rechutes.
Il s’agissait d’une enquête descriptive transversale réalisée à l’aide d’un auto-questionnaire distribué à 266 médecins sur le grand Tunis via Google Forms.
La prévalence tabagique était de 37,9 %. La prévalence parmi les femmes médecins était de 20 % (36/178) versus 73,8 % (65/88) parmi les hommes (p=0,04). L’âge moyen de début de consommation était de 19,5±2 ans. Cinquante-deux pour cent des médecins fumeurs ont commencé à fumer durant leurs études médicales. Les causes de l’initiation de la consommation tabagique étaient dominées par le désir de vivre une expérimentation, l’intention de gérer les stress dû aux études médicales ou encore dû à la charge du travail. La majorité des médecins (60 %) avaient une dépendance moyenne au tabac. Vingt parmi eux ont tenté de diminuer leur consommation tabagique ; et 60 ont essayé d’arrêter de fumer. Plusieurs motifs d’arrêt de tabac ont été avancés par les médecins dont principalement la prévention de la morbidité liée au tabagisme (44 %) et la survenue de certains symptômes respiratoires (30 %). Parmi ceux qui ont réussi à arrêter de fumer, 80 % ont rechuté (n=32). La rechute survenait à une durée d’abstinence de moins de 6 mois dans 47 % des cas. Sur les 266 médecins de la série, 109 (41 %) pensaient qu’il est primordial d’éduquer leurs patients tabagiques contre les méfaits du tabac et que la lutte anti-tabac est une parmi les priorités de leurs exercices. De plus, 30,2 % pensaient que les campagnes anti-tabac étaient efficaces, tandis que 74,8 % étaient en faveur de la généralisation de l’interdiction du tabac dans les lieux publics, et 60 % d’entre eux étaient pour l’augmentation des prix.
Malgré une tendance à la diminution de la prévalence tabagique, de nombreux efforts restent à fournir pour sensibiliser les médecins sur leur rôle dans la prévention et le sevrage tabagique. Effacer cette ligne et ci-dessous en l’absence de références.
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Publié par Elsevier Masson SAS.