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Fréquence des mutations activatrices du gène EGFR dans les adénocarcinomes pulmonaires réséqués - 12/01/23

Doi : 10.1016/j.rmra.2022.11.438 
P. Petitjean 1, L.M. Chevalier 2, M. Ammi 3, E. Pedrono 1, D. Lambert 1, V. Verriele. 2, P. Guardiola 1, T. Urban 4, A. Morel 2, M.C. Copin 1,
1 Département de pathologie, CHU Angers, 4, rue Larrey, 49100 Angers, France 
2 Département de Biopathologie, Institut de Cancérologie de l’Ouest, 15, rue André Boquel, 49055 Angers, France 
3 Service de chirurgie vasculaire et thoracique, CHU Angers, 4, rue Larrey, 49100 Angers, France 
4 Département de pneumologie, CHU Angers, 4, rue Larrey, 49100 Angers, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

L’adénocarcinome pulmonaire (pADC) est le type histopathologique le plus fréquent des cancers pulmonaires. Environ 20% des pADC ne sont pas liés au tabagisme et peuvent être associés à des mutations activatrices du gène EGFR. Les inhibiteurs de tyrosine kinase (TKI-EGFR) sont utilisés depuis 2006 dans le traitement des pADC EGFR-mutés de stade métastatique. La progression sous TKI-EGFR est inéluctable, liée à l’émergence de mutations de résistance, en particulier le variant T790M sous TKI-EGFR de 1re et 2e génération. Depuis 2017, l’osimertinib, un TKI-EGFR de 3ème génération, efficace malgré la mutation T790M de l’EGFR, est utilisé au stade métastatique. En 2020, son utilisation a été étendue, après le résultat de l’essai ADAURA [1], en traitement adjuvant des stades résécables (IB à IIIA), en raison du risque élevé de récidive. La fréquence des mutations activatrices du gène EGFR dans les pADC est évaluée à 12% en France, dans des cohortes de soins courants comportant à 90% des stades métastatiques, ces derniers représentant environ 60% des cas au diagnostic.

Méthodes

Les patients opérés d’un pADC (groupe résécable) et ceux diagnostiqués à un stade avancé non résécable et métastatique (groupe avancé) ont été inclus sur 2 ans (01/01/2020 à 31/12/2021). Une recherche de mutations d’un panel de gènes par NGS et de réarrangements de ALK et ROS1 par immunohistochimie avec confirmation par FISH, si nécessaire, a été systématiquement réalisée.

Résultats

106 patients étaient inclus dans le groupe résécable et 125 dans le groupe avancé, dont 86% de stade IV. L’âge moyen était de 65 ans dans chacun des groupes avec plus de 80% de patients fumeurs actifs ou sevrés. La fréquence des mutations EGFR était évaluée à 16% dans le groupe résécable et à 12,8% dans le groupe avancé (p=0,609). La répartition des différents types d’altération du gène EGFR a été relevée. Il n’était pas observé de différence significative de fréquence entre les groupes résécable et avancé. Concernant les autres principales anomalies moléculaires caractérisées, comme les mutations de KRAS (42,5% vs 48%, p=0,477), les mutations de STK11 (4,7% vs 12%, p=0,084), les mutations BRAF (5,7% vs 4,8%, p=1,000), les mutations MET (7,5% vs 3,2%, p=0,236), les réarrangements de ROS1 (0,9% vs 0,8%, p=1,000) et les réarrangements de ALK (0,9% vs 2,4%, p=0,734). Les pADC EGFR-mutés touchaient davantage les femmes (p=0,001) et les non-fumeurs (p<0,001). Il n’y avait pas de différence de répartition du sous-type histopathologique prédominant, en cas de mutation du gène EGFR (p=0,404). La répartition des grades de différenciation était significativement différente, avec, en cas de mutation EGFR, davantage de grade 2 (acineux ou papillaire-prédominant sans ou avec moins de 20% de haut grade) et moins de grade 3 (toute tumeur avec au moins 20% de haut grade (solide, micropapillaire ou cribriforme) (p=0,004)

Conclusion

La fréquence des mutations du gène EGFR dans les pADC de stade résécable est de 16% dans notre série. L’absence de différence de fréquence des mutations EGFR entre des stades résécables et avancés est cohérente avec le caractère précoce de cet évènement dans la carcinogénèse des pADC EGFR-mutés. Dans la population chinoise, la prévalence des mutations EGFR dans les stades résécables est également proche de celle des stades métastatiques, soit environ 50% [2]. Dans notre série, les mutations du gène EGFR sont plus fréquentes chez les femmes et les non-fumeurs, et dans les grades 2 (moyennement différenciés) de la classification de l’OMS de 2021. La place de l’osimertinib reste à définir dans le traitement adjuvant des pADC résécables EGFR-mutés, notamment grâce aux Résultats finaux de survie globale de l’étude ADAURA attendus en 2023.

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© 2022  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 15 - N° 1

P. 241 - janvier 2023 Retour au numéro
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