Le cancer du poumon est le cancer le plus mortel à travers le monde avec une incidence toujours croissante et, malgré des récidives fréquentes, un meilleur pronostic pour les CBNPC de stades précoces résécables. La proportion de ces derniers devrait connaître un accroissement notable permis par l’avènement prochain et espéré d’un dépistage organisé. Néanmoins, l’indication pratique de chimiothérapie adjuvante reste basée sur des critères histologiques de taille et d’envahissement ganglionnaire, sans information plus précise sur la maladie résiduelle (MR). La récente démonstration de la modification significative de l’ADN circulant (cirDNA) nucléaire et mitochondrial en situation de cancer [2Tanos R., Tosato G., Otandault A., Al Amir Dache Z., Pique Lasorsa L., Tousch G., et al. Machine learning-assisted evaluation of circulating DNA quantitative analysis for cancer screening Adv Sci (Weinh) 2020 ; 7 (18) : 2000486
Cliquez ici pour aller à la section Références, 1Meddeb R., Dache Z.A.A., Thezenas S., Otandault A., Tanos R., Pastor B., et al. Quantifying circulating cell-free DNA in humans Sci Rep 2019 ; 9 (1) : 5220
Cliquez ici pour aller à la section Références] semble constituer un élément prometteur d’évaluation de cette MR. L’analyse des taux plasmatiques de cirDNA par PCR quantitative, grâce à l’utilisation d’un test multiparamétrique appelé MiTest, offre un modèle très sensible de la MR chez les patients opérés d’un CBNPC. Notre objectif principal est de déterminer si l’absence de normalisation de MiTest un mois après la résection d’un CBNPC est prédictive du taux de rechute à 1 an.
Le projet RD-CD LUNGDOC (NCT05165160) est une étude interventionnelle, pronostique prospective, monocentrique, monobras, non comparative et exploratoire. Le critère de jugement principal est la probabilité de survie sans maladie (DFS) à 1 an après la chirurgie. Les patients qui ne normalisent pas le MiTest un mois après la chirurgie ont une probabilité estimée de rechute à 1 an de 30% contre 10% chez les patients avec une normalisation du MiTest (HR=1,9). La taille de l’échantillon est estimée à 120 patients pour une puissance de 90% et un risque alpha de 5%. La capacité de MiTest à discriminer les patients avec ou sans rechute à 1 an sera évaluée au moyen de courbes ROC. Les estimations non paramétriques de Kaplan-Meier seront utilisées pour tracer les courbes de survie.
Nous espérons obtenir des données préliminaires prouvant que l’évolution des Résultats du MiTest à un mois postopératoire est un facteur de bon pronostic pour les patients atteints de CBNPC réséqué, ce qui pourrait profondément modifier leur prise en charge par une meilleure stratification du pronostic et, possiblement, une meilleure anticipation des rechutes. L’analyse du cirDNA aura ainsi pour vocation d’améliorer notre compréhension de la MR, de mieux identifier les sujets les plus à risque de récidive et donc de personnaliser la prise en charge adjuvante.
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Publié par Elsevier Masson SAS.