Particularités de la BPCO chez la femme aux CHU de Befelatanana et Fenoarivo à Madagascar - 12/01/25
, N.L.E. Rafitoharson 2, L. Rebasy 3, K. Ravahatra 1, S.M.P. Andriamahenina 1, R. Nirina Finaritra 1, N.L.F. Rafalimalala 2, S.M. Razafimpihanina 2, Z.A. Razafindrasoa 2, A.W. Rakotondranaivo 1, J. Botrazandry 1, C.B.J. Zeney 1, J.R. Rakotomizao 2, M. Tiaray Harison 4, J.L. Rakotoson 2, R.N. Raharimanana 1Résumé |
Introduction |
La BPCO est une pathologie hétérogène caractérisée par un trouble ventilatoire obstructif persistant et, ou un emphysème pulmonaire dû principalement au tabagisme. Néanmoins, le phénotype peut être particulier chez le genre féminin. L’objectif de cette étude est de déterminer les différences entre la BPCO du genre féminin et celle du genre masculin.
Méthodes |
Il s’agissait d’une étude cas-témoins incluant des femmes porteuses de BPCO durant 5 ans entre le 1er janvier 2019 au 31 décembre 2023 comme cas et des hommes porteurs de BPCO comme témoins avec un ratio cas/témoins 1/1. Nous avons étudié l’âge, les paramètres cliniques, spirométriques, radiographiques, échocardiographiques, biologiques et gazométriques. L’analyse statistique a été effectuée sur STATA 15®. Le seuil de significativité statistique a été fixé à p≤0,05.
Résultats |
Durant cette période, nous avons colligé 139 cas du genre féminin (F) et 139 témoins du genre masculin (M). L’âge moyen était de 64±11 ans pour les femmes comme pour les hommes. La BPCO n’était pas liée au tabagisme chez la femme (F=54,68 % vs H=10,07 % de sujets non tabagiques, p<0,0000000001). Chez les sujets non tabagiques, la BPCO est plus due à l’exposition à la biomasse (F=40,29 % vs H=7,91 % de sujets exposés à la biomasse, p<0,0000000001) que la tuberculose (F=08,63 % vs H=16,55 % d’anciens tuberculeux, p=0,04). Chez les sujets tabagiques, les femmes fument moins longtemps que les hommes (F=20 ans vs H=27 ans, p=0,01) et avec une moindre quantité (F=15 vs H=24 paquet-années, p=0,005). L’hypertension artérielle était plus souvent retrouvée (F=48,20 % vs H=34,53 %, p=0,02). Par contre, il n’y avait pas de différence entre les 2 genres sur la fréquence de la bronchite chronique, l’intensité de la dyspnée; mais le genre féminin était moins exacerbateur (F=10,79 % vs H=20,86 %, p=0,02). À la spirométrie, l’obstruction bronchique était modérée chez la femme (F=VEMS 55 % théorique vs H=VEMS 45 % théorique, p=0,01). Il n’y avait pas de différence sur la fréquence de l’emphysème à la radiographie du thorax, ni sur celle de l’HTAP, ni sur celle de la polyglobulie. La BPCO présentait un phénotype non éosinophilique dans les 2 genres. Par contre, il n’y avait pas de différence sur le profil gazométrique.
Conclusion |
Le genre féminin est plus sensible au tabac et plus exposé à la biomasse que le genre masculin. Néanmoins, l’exacerbation est moins fréquente et l’obstruction bronchique plus modérée. Une recherche approfondie sur la BPCO non tabagique permettrait une prise en charge plus personnalisée de ce phénotype particulier.
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Vol 17 - N° 1
P. 95-96 - janvier 2025 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?


