Infections opportunistes à localisation pulmonaire chez les patients vivant avec le VIH (PvVIH) au service des maladies infectieuses du CHNU de Fann - 11/01/17

L’infection par le VIH pose un problème de santé publique, notamment dans les pays en développement. Les infections sont fréquentes chez ce type de population liées à une baisse importante de l’immunité. L’objectif de ce travail est de déterminer le profil épidémiologique, clinique et évolutif de ces différentes infections pulmonaires opportunistes chez les PvVIH.

Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive allant du 1^er janvier au 31 décembre 2014 soit douze mois recensant toutes les infections opportunistes pulmonaires chez tous les PvVIH hospitalisés dans le service des maladies infectieuses du CHNU de Fann.

Nous avions dépouillé le dossier de 262 patients PvVIH. Le sex-ratio était de 1,13. L’âge moyen était de 43,7 ans avec des extrêmes de 10 et 76 ans. Les principaux facteurs de risque retrouvés étaient le tabagisme actif dans 47,1 % des cas (n=12), suivi du diabète dans 17,6 % (n=6) et de l’intoxication alcoolique dans 11,8 % (n=4). Les infections opportunistes (IO) à localisation pulmonaire représentaient 36,6 % (n=111) de l’ensemble des IO et étaient dominées par la tuberculose qui occupait 50,5 % des cas (n=56). La tuberculose était confirmée par des crachats BAAR positifs dans 48,2 % (n=27), par un genxpert des crachats dans 42,8 % des cas (n=24). Une tuberculose multirésistante était retrouvée dans 8,9 % (n=5). Quarante-deux patients (37,8 %) présentaient une pneumopathie aiguë à germes banals et treize (11,7 %) étaient hospitalisés pour une pneumocystose. Cinquante-deux patients (46,8 %) avaient un taux de CD4 inférieur à 200 témoignant une immunodépression sévère. Soixante-dix-sept patients, soit 69,4 % avaient bénéficié d’un traitement ARV. L’évolution était favorable chez 53 patients, soit 47,7 %, non précisée chez 31 patients. Nous avions déploré 27 décès, soit 24,3 %.

Les infections opportunistes à localisation pulmonaires sont très fréquentes chez les patients vivants avec le VIH et restent toujours dominées par la tuberculose pulmonaire. Cependant, il faut avoir la hantise de la tuberculose multirésistante chez cette population vulnérable.