La pneumonie à Pneumocystis jirovecii (pneumocystose) reste l’une des principales causes de morbi-mortalité chez les patients VIH-postifs. L’objectif de notre étude est de décrire les aspects clinicobiologiques et évolutifs de la pneumocystose chez les patients VIH-positifs hospitalisés dans un service de maladies infectieuses et de déterminer les facteurs prédictifs de mortalité chez ces patients.
C’est une étude rétrospective descriptive menée au service des maladies infectieuses de l’hôpital La Rabta, sur dossiers de patients VIH-positifs hospitalisés pour pneumocystose (2010–2016). La mesure de l’odds ratio a permis de déterminer les facteurs prédictifs de mortalité.
II s’agissait de 28 patients dont 16 hommes. L’âge moyen était de 35 ans [6 mois–59 ans]. La pneumocystose était inaugurale de l’infection à VIH dans 25 cas. Les trois autres patients recevaient un traitement antirétroviral et du cotrimoxazole avec une mauvaise observance. Tous les patients étaient au stade C3 avec un compte moyen de LTCD4 à 20 cel/mm3 [0–108]. Le délai moyen de consultation était de 46jours [5–150]. Les signes cliniques étaient : dyspnée (83,1 %), fièvre (75 %), toux sèche (42,9 %) et douleur thoracique (7 %). L’examen physique trouvait une fièvre à 38,5 (46,4 %), polypnée (57 %), râles crépitants à l’auscultation pulmonaire (60,7 %), signes de lutte (17,8 %) et cyanose (3,5 %). Un syndrome inflammatoire biologique était observé chez cinq patients et une hypoxie<70mmHg chez 21 patients. La radiographie thoracique montrait un syndrome interstitiel bilatéral (35,7 %) et un syndrome alvéolo-interstitiel bilatéral (32,1 %). La TDM thoracique montrait des images en verre dépoli dans 60,7 % des cas. Le Pneumocystis jirovecii était identifié par PCR dans le liquide de lavage broncho-alvéolaire chez 11 patients et dans les crachats chez quatre patients. Le traitement était à base de cotrimoxazole seul dans 22 cas et associé à une corticothérapie dans 17 cas. Une ventilation assistée était indiquée chez trois patients. L’évolution était favorable pour 20 patients et fatale pour huit. Les facteurs prédictifs de mortalité chez ces patients étaient : le sexe féminin, l’âge>40 ans, le délai de consultation>=3 semaines et la présence à l’admission d’une polypnée avec signes de lutte.
La pneumocystose pulmonaire représente encore un mode de révélation fréquent de l’infection VIH. Ceci était responsable dans notre série d’un retard diagnostique et par conséquent d’une forte mortalité.
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Publicado por Elsevier Masson SAS.