Les infections fongiques à Rhizopus arrhizus sont opportunistes et invasives, touchant principalement les patients immunodéprimés ou en acidocétose.
Nous rapportons le cas d’une patiente de 15 ans, diabétique, présentant un syndrome cardinal après l’arrêt de son insulinothérapie, avec acidocétose et dyspnée fébrile. Le diabète est rapidement contrôlé, mais elle est hospitalisée en réanimation pour pneumonie basale gauche et traitée par anti-infectieux probabilistes (amoxicilline-acide clavulanique/spiramycine/oseltamivir, puis pipéracilline-tazobactam/linézolide. Les prélèvements microbiologiques reviennent initialement négatifs, mais devant la mauvaise évolution clinique, radiologique et biologique, une recherche mycologique sur expectorations est réalisée, retrouvant des filaments de Rhizopus arrhizus. Les scanners cérébral et sinusien sont normaux. La fibroscopie bronchique montre des membranes blanchâtres avec une muqueuse très remaniée. Le lavage broncho-alvéolaire, les biopsies muqueuses et les PCR sanguines sont positifs à Rhizopus arrhizus. Elle est initialement traitée par amphotéricine B intraveineuse à forte dose (7,5mg/kg/j). L’évolution est défavorable à 10jours, avec un épanchement pleural nécessitant un drainage, majoration des lésions pulmonaires gauches et apparition de lésions controlatérales. Le traitement est élargi par du posaconazole et caspofungine fortes doses et finalement pneumectomie gauche à 16jours du début de la prise en charge. Les PCR se négativent 4jours après la chirurgie permettant une désescalade thérapeutique à 11jours de la première PCR négative, puis une monothérapie par posaconazole pour une durée totale de 6 mois. Après 6 mois de traitement: la patiente se plaint uniquement d’une dyspnée à l’effort, le scanner thoracique ne témoigne d’aucune lésion parenchymateuse, les EFR montrent une CV à 1,71L soit 58 % de la théorique.
Ce cas clinique illustre la difficulté diagnostique et thérapeutique de ces infections fongiques invasives. Les données de la littérature concernant les mucormycoses pulmonaires montrent des taux de mortalité de 50 à 80 % [1Pipet A. 2007.
Haga clic aquí para ir a la sección de Referencias, 2Camara-Lemarroy C. 2014.
Haga clic aquí para ir a la sección de Referencias]. Les facteurs pronostiques sont la précocité du diagnostic et du traitement antifongique, la correction des facteurs favorisants (immunosuppression, équilibre du diabète…).
Il convient de multiplier les prélèvements microbiologiques, notamment fongiques, dans les pneumonies résistantes aux antibiotiques, en particulier chez les patients à risque (immunodéprimés, diabète mal équilibré).
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Publicado por Elsevier Masson SAS.