Facteurs associés au décès des patients co-infectés tuberculose/VIH au Togo - 05/01/20

L’association de la tuberculose au VIH/SIDA constitue une cause majeure de morbi-mortalité. L’objectif de l’étude était de déterminer les facteurs associés au décès des patients co-infectés TB/VIH malgré le traitement.

Il s’agit d’une étude rétrospective cas-témoins sur la cohorte du 1^er janvier au 31 décembre 2015 de patients tuberculeux. Était considéré comme cas, tout patient co-infecté TB/VIH décédé. Le témoin était le patient co-infecté non décédé qui suivait immédiatement un cas dans le registre de notification des patients tuberculeux. Les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et évolutives ont été recueillies sur une fiche d’enquête. Les données collectées ont été traitées avec le Logiciel Stata 13. Des contrôles logiques univariées et ceux impliquant des croisements de variables ont été faits pour s’assurer de la cohérence des données. Les indicateurs pour l’analyse ont été produits à l’aide des logiciels Stata et SPSS. Les fréquences simples et croisées des variables ont été calculées et interprétées dans un premier temps afin d’analyser les caractéristiques des patients enquêtés au vue des variables de l’étude.

Au total, 75 cas et 75 témoins ont été inclus. Le risque de décès était corrélé à l’amaigrissement par dénutrition et à la survenue d’une candidose digestive. Les patients co-infectés dont le statut pondéral s’était amélioré ont eu un risque de décès qui était 92 % plus faible que les patients qui étaient restés maigres. Les patients qui avaient une candidose digestive ont eu un risque de décès 40 fois plus élevé. Les variables : région de provenance, sexe, âge, statut marital, connaissance ou non du statut VIH avant le diagnostic de la TB, survenue d’une pneumocystose ou d’une toxoplasmose n’avaient pas influencé le décès (p>0,05).

Cette enquête a permis d’identifier les éléments sur lesquels le PNLT pourra agir pour réduire la mortalité élevée chez les patients co-infectés TB/VIH au Togo. Les pistes d’orientation à formuler dans ce sens concernent la sensibilisation, le soutien alimentaire aux malades co-infectés TB/VIH, un suivi médical rapproché de ces patients ainsi qu’une prise en charge rapide des candidoses digestives.