Cancer du poumon chez les anciens fumeurs : expérience d’un service de pneumologie - 05/01/20

Une réduction du risque de cancer du poumon et un taux de mortalité inférieur chez les anciens fumeurs par rapport aux fumeurs actuels ont été documenté dans de nombreuses études. L’objectif de notre étude était de comparer les différences des caractéristiques démographiques et cliniques des groupes fumeurs et ex-fumeurs par statut tabagique, et d’évaluer l’historique du tabagisme et l’effet de son sevrage sur l’âge au moment du diagnostic du cancer du poumon et sur le type histologique.

On a mené une étude rétrospective sur dossiers de patients atteints de cancer primitif du poumon, suivis au service de pneumologie du CHU de Béni-Messous sur une période de 2 ans (2017–2019).

Cent soixante-dix patients ont été inclus dont 144 hommes (84,78 %). Parmi eux, 72 cas (41,86) étaient des ex-fumeurs avec un durée tabagique moyenne de 26,30 ans et un temps de sevrage moins de 10 ans (8,53 ans), 64 cas (37,64 %) étaient des fumeurs dépassant 30 ans d’exposition tabagique, 34 cas (20 %) n’avaient jamais fumé. L’âge moyen des ex-fumeurs au moment du diagnostic du cancer est légèrement plus tardif (65,15 ans) que celui des fumeurs actuels (60,71 ans). L’adénocarcinome est le type histologique qui prédomine aussi bien chez les fumeurs (20,81 %), que chez les ex-fumeurs (25,32 %) et les non-fumeurs (17 %) p<0,05.

Les résultats de notre étude démontrent que l’arrêt du tabagisme peut retarder l’âge de l’apparition du cancer du poumon, il ne disparaît jamais totalement pour un ex-fumeur. Cependant le sevrage tabagique est bénéfique mais la meilleure arme reste la prévention.