Sensibilisation et allergie à Dermatophagoides pteronyssinus dans une population d’adultes jeunes à Parakou, Bénin - 05/01/20

Les maladies allergiques, malgré leur fardeau grandissant, reçoivent peu d’attention dans les pays aux ressources limitées. Elles surviennent chez les sujets sensibilisés. Les acariens domestiques, dont Dermatophagoides pteronyssinus (Derp) est l’un des plus communs, font partie des allergènes les plus souvent incriminés. Les objectifs de ce travail étaient d’étudier, d’une part, la prévalence et les facteurs associés à une sensibilisation à Derp et, d’autre part, la fréquence d’une allergie respiratoire à cet acarien.

Il s’agissait d’une étude transversale menée parmi les étudiants de la faculté de médecine de l’Université de Parakou. La phase de collecte a duré du 1^er au 30 juin 2019. Ont été inclus les sujets d’âge≥18 ans ayant donné leur consentement. La taille de l’échantillon a été calculée par la formule de Schwartz et était égale à 311. Le type d’échantillonnage était un sondage stratifié équiprobable. Les sujets inclus étaient interrogés, examinés et un prick-test à Derp était effectué. Une sensibilisation était retenue lorsque :

– le témoin positif était positif ;

– le témoin négatif était négatif ;

– le diamètre de la papule était>3mm.

Une allergie respiratoire à Derp était diagnostiquée lorsque :

– des symptômes d’allergie respiratoire étaient rapportés ;

– une sensibilisation à Derp était retrouvée ;

– les symptômes étaient déclenchés par l’inhalation de poussières de maison.

L’âge moyen des sujets enquêtés était de 21,67 (±3,10) ans, avec des extrêmes 16 et 32 ans. Le sex-ratio était égal à 1,22. La prévalence d’une sensibilisation à Derp était de 7,07 % (IC95 % : 4,72–10,48). Après analyse multivariable, une atopie personnelle rapportée à l’interrogatoire (ORa=8,75 ; IC95 %=2,81–34,11 ; p<0,001) était associée à un risque de sensibilisation à Derp ; par contre, l’aération pendant au moins 15minutes des locaux le matin (ORa=0,34 ; IC95 %=0,12–0,90 ; p=0,032) était associée à un moindre risque de sensibilisation. Une allergie respiratoire à Derp a été retenue chez 6,75 % (IC95 %=4,46–10,10). Parmi ces 21 sujets ayant une allergie respiratoire diagnostiquée, 2 (9,52 %) avaient un asthme, 11 (52,38 %) une rhinite allergique et 8 (38,10 %) les deux affections.

La sensibilisation à Derp est assez fréquente parmi les sujets jeunes enquêtés. Certains ont une allergie confirmée. Les affections allergiques méritent plus d’attention dans nos pays aux ressources limitées.