Les atteintes respiratoires liées au travail comptent parmi les plus fréquentes des pathologies professionnelles. Dans tous les pays adoptant le système de «tableaux», plusieurs permettent leurs déclarations autant que maladies professionnelles. Cependant certaines expositions restent peu connues. L’objectif de cette étude est de dresser le profil épidémiologique des patients déclarés pour maladies respiratoires liées au travail et évaluer les pratiques de la prise en charge médicolégale associée.
Une étude rétrospective a été conduite dans un service de médecine du travail dans un hôpital universitaire tunisien. La période d’étude s’est étalée sur 12 ans. L’ensemble des dossiers des patients consultant pour symptomatologie respiratoire et ayant bénéficié d’une déclaration de maladie professionnelle ont été inclus. Une fiche préétablie a permis de recueillir les données relatives aux caractéristiques sociodémographiques (âge, genre, antécédents…), les données professionnelles (secteur d’activité, ancienneté, poste de travail…) de même que les renseignements relatifs à la prise en charge médicolégale.
Au total, 27 dossiers colligés étaient en rapport avec des pathologies respiratoires soit 6,9 % de l’ensemble des pathologies déclarées. L’âge moyen était de 46,33±6,9 ans et la sex-ratio était de 0,35. Dans près du tiers des cas (32,9 %), les patients étaient des ouvriers avec une ancienneté professionnelle moyenne de 18,23±7,8 ans. Les secteurs les plus pré voyeurs des atteintes respiratoires liées au travail, étaient la confection-textile (32,3 %), l’agriculture et les BTP (4,5 %). Les pathologies respiratoires retenues et déclarées ont était la rhinite allergique (23,8 %) l’asthme (22,3 %); le cancer bronchopulmonaire, la tuberculose pulmonaire, la silicose et l’insuffisance respiratoire chronique. La déclaration de ces pathologies a fait appel à 10 tableaux relatifs avec des agents étiologiques. Parmi ces déclarations, 4,5 % ont été rejetées pour des motifs médicaux ou administratifs. Le taux d’IPP moyen accordé a été de 20,2±6,65 %.
La confirmation de l’origine professionnelle d’une pathologie respiratoire s’avère souvent délicate. Cependant, les pneumologues sont fréquemment les premiers médecins confrontées à ces pathologies. Soulever l’hypothèse et discuter l’origine professionnelle, collaborer avec les médecins du travail et renforcer la maîtrise des démarches médicolégales de ces affections permet de prévenir leurs sous-déclarations.
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Publicado por Elsevier Masson SAS.