Les cancers broncho-pulmonaires sont la principale cause de décès par cancer dans le monde. Ces dernières années, les thérapies ciblées ont apporté un avantage notoire aux patients porteurs de mutations activatrices d’oncogène. Peu de données sont disponibles concernant l’épidémiologie de ces mutations chez les patients suivis en Polynésie Française.
Une étude rétrospective a été réalisée chez des patients présentant un CBNPC type adénocarcinome dont le diagnostic a été obtenu en Polynésie Française entre 2015 et 2020.Ces patients ont été suivis en pneumologie au Centre Hospitalier de Papeete ou en secteur libéral. L’analyse biomoléculaire a été réalisée dans un centre de référence au CHU de Nantes sur un panel de 5 gènes jusqu’en novembre 2018 puis par technique NGS. L’objectif de ce travail était de décrire l’épidémiologie du profil biomoléculaire de ces patients.
Deux cent quarante-deux patients ont été inclus dans l’étude. Au moins une altération génétique activatrice a été retrouvée chez 117 patients (48 %). Les anomalies moléculaires retrouvées sont des mutations de KRAS (23,9 % dont KRAS G12C 11 %), EGFR (17 % dont del19 10 % et L858R 5 %), ALK (1,6 %), BRAF (1,6 %), MET (1,6 %), ROS1 (1,2 %). Cinquante-deux patients (âge médian 63,5 ans [54–72,25], 65 % de femmes, 61 % non-fumeurs) présentaient une addiction oncogénique accessible à une thérapie ciblée au moment du diagnostic. Les principaux sites métastatiques retrouvés au diagnostic sont représentés par : la plèvre (28,8 %), les poumons (25 %) et le cerveau (23 %). Parmi ces patients, 80 % avaient une mutation EGFR.
Un patient sur deux dans notre cohorte présente une anomalie moléculaire activatrice et un sur cinq peut bénéficier d’une thérapie ciblée disponible en Polynésie Française. La fréquence des anomalies et en particulier des mutations EGFR justifie la réalisation d’un profil moléculaire systématique.
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Publicado por Elsevier Masson SAS.