Ce travail rapporte les résultats du programme autorisé d’éducation thérapeutique du patient (ETP) proposé par le centre de lutte antituberculeuse du Puy-de-Dôme (CLAT 63) aux patients atteints de tuberculose maladie (TM) ou d’infection tuberculeuse latente (ITL) sur la période 2017–2020.
Le programme fait intervenir l’ensemble de l’équipe du CLAT formé en ETP. Il se déroule sur trois étapes successives après inclusion des patients qui ont donné leur accord de participation : (1) bilan éducatif partagé, (2) séances éducatives : compréhension de la TM ou de l’ITL, traitement et observance, qualité de vie et aspects sociaux, nutrition, tabac et addiction, (3) l’évaluation finale juge si les objectifs éducatifs sont atteints en les corrélant à l’évolution de la TM ou de l’ITL. Des outils éducatifs spécifiques et moyens d’interprétariat sont mis à profit.
Parmi les patients participant au programme, 39 étaient atteints de TM (hommes : 65 %, femmes : 35 % ; âge moyen=32 ans) et 130 présentaient une ITL (hommes : 44 %, femmes : 56 % ; âge moyen=29 ans). Parmi eux, 78 % ont été recrutés parmi les consultants du CLAT, 12% étaient issus du CHU de Clermont-Ferrand, 10 % du service de santé universitaire de l’université de Clermont-Auvergne. Tous présentaient des risques de mauvaise observance thérapeutique : 87,5 % étaient immigrants (65,7 % d’origine subsaharienne), 83,2 % étaient en situation de précarité sociale évaluée par le score EPICES (TM=82,5 %, ITL=85,2 %), 73,3 % avaient des revenus inférieurs au RSA, 57,9 % un niveau de formation inférieur au BEPC. Au terme du programme, il est constaté que les patients souffrant de TM ou d’ITL ont eu une très bonne observance thérapeutique : zéro oubli de prise médicamenteuse dans 75 % et 78 % des cas respectivement. À la fin du traitement, la prise médicamenteuse globale a été supérieure à 85 % de la posologie totale requise (dans 100 % des cas de TM et dans 92,3 % des cas d’ITL). Ce programme a facilité la prise en charge des comorbidités identifiées (sociales, somatiques, psychologiques, addictologiques), 87 % des patients ont participé au bilan de contrôle 12 mois après la fin du traitement. Aucun cas de récidive de TM ou de conversion d’ITL en TM n’a été noté parmi les participants au programme d’ETP.
Le développement au sein des CLATs d’un programme d’ETP est, dans le cadre d’une prise en charge globale des patients, propice à favoriser l’observance thérapeutique et l’autonomisation des patients les plus vulnérables.
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Publicado por Elsevier Masson SAS.