Profil clinique, bactériologique, thérapeutique, et évolutif de la tuberculose pharmacorésistante : à propos de 63 cas - 25/12/21

La tuberculose pharmacorésistante constitue un défi majeur pour l’Organisation mondiale de la santé. Son incidence croissante, les difficultés diagnostiques et thérapeutiques en font un problème de santé publique surtout dans les pays en développement. Le but de notre travail est de décrire le profil clinique, bactériologique, thérapeutique, et évolutif de la tuberculose pharmacorésistante au sein d’un centre de diagnostic et de traitement des maladies respiratoires (CDTMR) au Maroc.

Tous les patients chez qui l’on a diagnostiqué la TB pharmacorésistante, et qui ont été traités au CDTMR Salé entre janvier 2013 et décembre 2019 ont été inclus dans cette étude rétrospective.

Nous avons recensé 63 cas. Il s’agit de 16 femmes (25,4), et 47 hommes (74,6 %), l’âge moyen était 34,94 ans (9–70 ans), 30 patients étaient tabagiques chroniques (47,6 %), le cannabisme trouvé chez 8 patients (12,7 %), le niveau socioéconomique était bas dans 90 % des cas, 47 patients (74,6 %) avaient un antécédent de tuberculose traité, la notion de contact avec un cas de tuberculose pharmacorésistante a été trouvé chez 19 patients (30,2 %). La sérologie VIH était positive chez 2 patients (3,2 %), 10 patients étaient diabétiques (15,9 %), 1 patient était asthmatique (1,6 %), 2 patients étaient suivis pour une psychose (3,2 %), et une patiente avait une hépatite B (1,6 %). Concernant le profil bactériologique, 36 patients (57,2 %) avaient une tuberculose multirésistante (résistance à au moins la rifampicine et l’isoniazide simultanément), 15 patients avait une résistance à la rifampicine seule (23,8 %), 11 patients (17,4 %) avaient une tuberculose ultrarésistante. Pour l’évolution sous traitement, 43 patients (68,3 %) ont été guéris, 10 patients (15,9 %) décédés, 6 patients (9,5 %) perdus de vue, l’échec thérapeutique a été noté chez 3 patients (4,8 %), et la rechute chez 2 patients (3,2 %), un patient a été transféré à un autre hôpital.

À travers ce travail, nous soulignons l’importance des résistances secondaires, ce qui reflète probablement la mauvaise utilisation des anti-bacillaires. Il est donc primordial de mettre en œuvre des mesures pour améliorer l’observance thérapeutique chez les tuberculeux, et donc prévenir l’émergence des souches pharmacorésistantes.