Corticostéroïdes inhalés et pneumopathie aiguë communautaire chez les patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive : quelle relation ? - 09/01/24

Les corticostéroïdes inhalés (CSI) ont été largement utilisés et sont recommandés chez les patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Peu d’études se sont intéressées à étudier le lien entre les CSI et les pneumopathies aiguës communautaires (PAC) chez les patients atteints de BPCO.

L’objectif de notre étude était d’étudier le lien entre les CSI et les PAC chez les patients atteints de BPCO.

Une étude descriptive et comparative a été menée auprès de 114 patients suivis pour une bronchopneumopathie chronique obstructive qui ont été admis pour une pneumopathie aiguë communautaire, sur une période de 20 mois de janvier 2022 à août 2023, répartis comme suit: G1 représente les patients qui étaient sous CSI et G2 représente les patients qui n’étaient pas sous CSI. Le recueil des données sociodémographiques, cliniques, biologiques et radiologiques a été rétrospectif.

Nous avons inclus 104 patients (G1 : n=53 ; G2 : n=51). L’âge moyen était de 60,63±11,14 ans avec un sex-ratio égal à 4,2. Un tabagisme actif a été noté chez 63 (60,57 %) patients. Une exposition à la biomasse a été retrouvée chez 20 (19,24 %) patients. Les CSI utilisés étaient : le Fluticasone chez 47 (87 %) patients et le Budésonide chez 6 (11,3 %) patients. Dans le groupe G1, la PaO₂ et la C-Reactive-Protein (CRP) étaient significativement plus abaissée (53,29mmHg vs 57,55mmHg, p=0,024 et 252,05 vs 298,86mg/mL p=0,03), la capnie et le taux des lactates deshydrogenases étaient significativement plus élevés (40,78mmHg vs 37,75mmHg, p<10⁻³ et 431,24 UI vs 345,65 UI, p=0,03 respectivement). La prise des CSI au long cours était corrélée à l’hospitalisation dans un milieu de soins intensifs (r=0,297, p=0,003), au recours à la ventilation mécanique (r=0,357, p<10⁻³) à la survenue de complications à type d’embolie pulmonaire (r=0,371, p<10⁻³) et de pleurésie purulentes (r=0,389, p<10⁻³).

Notre étude a montré que les patients ayant une BPCO sous corticothérapie inhalée ont un risque plus important de présenter une PAC grave. D’autres recherches sont nécessaires afin de déterminer le mécanisme physiopathologique de cette interaction.